Homélie du 13ème
dimanche T.O.C. 2019
Carmel de Saint Maur
– Père Maurice BOISSON
1R 19,16b.19-21 ;
Ga 5,1.13-18 ; Lc 9,51-62.
On sent déjà comme un petit goût de vacances !
On espère à un peu de fraîcheur, de calme, de dépaysement,
de lâcher prise, souffler un peu, se ressourcer etc.
Même si on ne part pas au bout du monde, ni sur une ile, ni
même au-delà de la clôture.
Il s’agit surtout d’un voyage intérieur, d’un déplacement
sur place, au plus profond de nous même... vers quoi ? Vers où ? « Vers
un plus» dit Saint Ignace, vers un meilleur nous même, vers un autrement de nos
habitudes... Nous ne sommes pas fait pour rester sur place en notre intérieur.
« Laissez-vous conduire par
l’Esprit ; Vous n’êtes pas soumis à la loi », c’est la dernière
ligne de la 2ème lecture.
L’Esprit, à ne pas
confondre avec nos caprices et nos égoïsmes, dit St Paul dans cette même
lecture ; L’Esprit nous conduit à nous réaliser nous-mêmes en aimant notre
prochain, en nous mettant au service les uns des autres. Le temps d’été peut
nous permettre de réactualiser le G.P.S. intérieur de nos vies, des directions
de nos vies, là où nous voulons aller.
C’est le message des lectures de ce dimanche, un peu
difficile si nous le prenons à la lettre, comme « de brûler sa charrue ou ne pas enterrer nos morts». Mais quel est
l’Esprit, l’attitude intérieure, à laquelle nous invite Jésus ? C’est plus
engageant que de refermer le livre pour impossibilité de pratiquer la lettre.
Il s’agit bien d’aller vers le meilleur de nos vies et de la vie ensemble. On
n’est pas dans les nuages.
Un jeune agriculteur était à la dernière raie de labour de
son champ. Elie, le Prophète, l’appelle à lui succéder comme Prophète... Au
bout du dernier sillon, Elisée brûle sa charrue – en bois, bien sûr – et son
attelage pour répondre à l’appel d’un service. N’a-t-on pas, nous aussi, des
bouts de charrue à brûler en nous, pour être disponible, accueillant,
serviteur ? N’a-t-on pas à sortir de nos sillons, de nos raies de charrue
programmées, pour en ouvrir d’autres et permettre de nouvelles semailles ? On a tous un bout
de charrue à brûler personnellement ou collectivement pour permettre de
nouvelles germinations...
C’est l’enseignement de la 2ème lecture et de
l’Evangile. La réponse à l’appel à donner le meilleur de nous mêmes, le plus, comme
le désiraient les 3 personnes venues rencontrer le Christ : « Alors qu’il marchait, la face déterminée,
les traits tirés, vers sa Passion »,
on voudrait le suivre... Ce désir qui est en nous, d’un plus, d’un mieux, d’un
meilleur, n’est jamais un obstacle à être heureux mais pour être libre. Pas
pour faire n’importe quoi... « Cette
liberté ne doit pas être une raison pour
notre égoïsme », dit Saint Paul dans la 2ème lecture. Cette
liberté, c’est ce qui nous permet de dire « zut » à ce qui nous
empêche de répondre présent à Dieu, aux autres, à nous même.
On peut reprendre ce que nous avons chanté dans le Psaume :
« Tu m’apprends le chemin de la
vie ». Ce chemin, nous avons toujours à l’apprendre et à la prendre.
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