dimanche 2 juin 2019

Homélie du 7ème dimanche de Pâques. Année C 2019.


Homélie du 7ème dimanche de Pâques. Année C 2019.
Carmel de Saint Maur. Père Maurice Boisson.
Ac 7,55-60 ; Ap 22,12-14.16-17.20 ; Jn 17,20-26.
En ce dernier dimanche de Pâques, Jésus prie pour ceux qui croiront en Lui : pour nous. Ce doit être important : une dernière prière de Jésus pour nous, les dernières paroles, un testament.
Jésus prie « que tous soient un, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Qu’ils deviennent parfaitement un ». Vous, vous pensez peut-être... comme moi : «Même Jésus, il n’est pas tellement exaucé dans sa prière ! ». Pourtant, il a bien prié. Il a son entrée chez Dieu son Père! ... Alors que dire de nos pauvres prières ?...
« Qu’ils soient un ». On a l’impression que c’est le contraire qui se produit : la désunion. Les nations –dites unies- sont loin de l’être. L’Europe, fondée par des chrétiens pour ouvrir des chemins de paix et d’unité après les guerres a pour devise « In varietate concordia », « Dans la diversité la Concorde », Concorde : l’union des cœurs. C’est plutôt la discorde. L’unité dans l’Eglise, après des siècles, a du mal à se réaliser concrètement. Regardons à notre porte. Et nous-mêmes, sommes-nous unis ? Que faisons-nous pour l’être ?
Si Jésus a prié pour que nous soyons un, il se doutait que ce ne serait pas facile. Mais c’est le grand désir de Dieu et sa grande joie : que ses enfants soient unis, comme c’est le désir et la joie de tous les parents que leurs enfants s’entendent et c’est leur souffrance quand ils les voient divisés. C’est vrai qu’il arrive des événements, dont nous ne sommes pas maîtres ni personnellement responsables, et qu'il nous faut accueillir.
Dieu et la prière du Christ ne peuvent pas faire à notre place ce qu’ils nous indiquent comme étant le meilleur pour nous, pour la vie ensemble. Dieu ne peut pas faire que nous soyons un, en paix et dans l’unité, dans l’amour les uns des autres, contre notre gré, en ce qui concerne notre propre responsabilité. Pourtant ça lui tient à cœur, c’est son grand projet. Il ne peut le réaliser que si nous y mettons du notre. Il nous donne la direction pour être heureux. Il nous donne la force de changer nos cœurs, nos mentalités, nos façons d’agir, si nous y consentons. Dieu, à l’origine, n’a pas empêché physiquement Caïn d’être jaloux de son frère et de le tuer. Pourtant il avait gravé dans la conscience humaine : « Tu ne tueras pas ».
L’unité, comme la paix, comme l’amour, sont des grands biens, précieux ; des grands bienfaits de Dieu pour la vie ensemble. Quand ils nous manquent, on n’est pas bien, la vie n’est pas agréable. Quand nous essayons de vivre dans l’unité, dans la paix, malgré les ratés qui peuvent se produire et se raccommoder, la vie est plus belle, plus productrice de bien, de bon, de vrai, de soutien, pour chacun et pour l’ensemble. « Oh ! quel plaisir, quel bonheur pour des frères et des sœurs de vivre ensemble et d’être unis. C’est comme un parfum sur la tête, comme la rosée sur la montagne, c’est la vie pour toujours... » : c’est le psaume 133. Ce n’est pas toujours comme ça ! Ce n’est quand même pas sans raison et sans importance que le Christ ait donné sa vie « pour que nous soyons rassemblés en un seul corps ». C’est dans toutes les Prières Eucharistiques.
Faire l’unité, selon la prière du Christ, c’est faire un chemin. Une des difficultés, c’est de prendre une mauvaise direction dans ce chemin et de se perdre : la mauvaise direction est de croire et de faire comme si l’unité, c’est l’uniformité, la fusion, tous pareils ! Pareil, comme qui ? Comme nous ? C’est qui, nous ? « Soyez un comme le Père et moi nous sommes un » dit Jésus. C’est là, la référence. Dieu Trinité est marqué par la différence et l’égalité entre chaque personne. L’unité n’a rien à voir avec l’uniformité ou la pensée unique qui tue l’unité. « Comme le Père et moi nous sommes un », une « comm-union » qui produit l’Esprit Saint, L’Esprit de Pentecôte qui nous fait nous comprendre, nous entendre et nous aimer dans les diversités des langages de l’être de chacun. « Qu’ils deviennent parfaitement un afin que le monde croie ». Permettons que cette prière se réalise. Le Seigneur fera le reste.







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