Homélie Assomption de
la Vierge Marie Année C 2019
Carmel de Saint Maur
- Père Maurice BOISSON
Ap
11,19a;12,1-6a.10ab; 1Co 15,20-27a; Lc 1,39-56.
Quelques unes
d'entre-vous se rappellent peut-être d'une histoire - gentille - à propos de la
Vierge Marie. Avec un peu d'humour elle nous aide à comprendre la fête de
L'Assomption.
Un jour, Jésus va en
visite au Paradis. Il y voit beaucoup de monde. Il dit à Pierre : "Fais
attention, Pierre, il faut réduire les entrées". Jésus repasse quelque
temps après et constate que rien n'a changé. Un peu fâché, il demande à Pierre
de fermer provisoirement les portes du Paradis. Jésus revient à nouveau :
toujours autant de monde. "Tu ne m'as pas obéi" dit Jésus à Pierre,
"Je crois que je vais te licencier". Pierre, tout penaud, lui répond
: "Mon bon Jésus, je t'assure que j'ai fermé les portes du Paradis mais je
vais te dire : Tu devrais demander à ta mère de ne pas ouvrir les
fenêtres."
Par son Assomption,
Marie nous entraîne là où elle est. Jésus, le premier Ressuscité, fait entrer
sa maman dans la gloire, dans le monde et la vie de Dieu. Au terme de son
existence ici-bas, il la prend par la main, elle qui lui avait si souvent donné
la sienne. Il l'a conduit avec tout son être, corps et âme, près de Dieu, de
qui elle était déjà si proche.
Le Pape Pie XII en
1950, définissant l'Assomption de Marie comme une vérité de foi, dit : "Au
terme de sa vie terrestre la Mère Dieu a été emmenée corps et âme dans la
gloire de Dieu". Dès les premiers siècles du christianisme, le peuple
chrétien, avec son bon sens, le sens de la foi, avait déjà pressenti et cru que
Marie avait eu une mort et une après-mort privilégiées, c'était dans la
logique. Non parce que elle serait une déesse, une star, ou une femme
surhumaine, mais elle a porté dans son corps et elle a fait grandir, avec
Joseph, le Fils de Dieu. Ce Fils lui devait bien cela.
Elle peut ouvrir les
fenêtres du Paradis à ses frères et sœurs en humanité de qui elle est si
proche. Tant d'hommes et de femmes balbutient ces quelques mots d'appel au
secours, de confiance, d'amour : "Prie pour nous, pécheurs, maintenant et
à l'heure de notre mort". Aide-nous à passer... On ne mérite peut-être pas
la grande porte, ni le tapis rouge, mais la fenêtre, peut-être...
L'Assomption est la
fête de l'avenir, de notre avenir. Ce qui est arrivé à la Vierge Marie nous
arrivera et arrivera à l'humanité. L'Assomption de Marie, c'est la personne
humaine glorifiée. C'est bon pour tout l'être humain, coeur et corps. Les 3
lectures de cette fête nous donne ce même message de confiance et d'espérance.
Le dragon de la 1ère lecture, la bête dévoreuse de vie est toujours là, c'est
vrai et c'est actuel dans les diverses formes de maux qui détruisent, mais le
dragon n'a pas dévoré l'enfant que la femme a mis au monde. Signe que la
victoire sur toutes les méchancetés de notre monde est déjà acquise. C'est à
nous de rendre cette victoire réelle au quotidien en luttant contre tout mal.
C'est l'affirmation de Paul dans la 2ème lecture : "Dans le Christ, tous
recevront la vie". Marie est la première bénéficiaire de ce don. Elle nous
en fait profiter. Non seulement, elle ouvre les fenêtres du Paradis, elle ouvre
surtout les fenêtres à double vitrage qui ferment nos cœurs et nous enferment.
Elle est la première à ouvrir son coeur, c'est l'Evangile, en se rendant en
hâte, par la montagne, dans la maison des vieux cousins, partager avec
Elisabeth la joie de ce qui leur arrivait : la réalisation d'une promesse
humainement impossible.
L'Assomption est une
fête qui nous rejoint, qui nous parle. Beaucoup de gens se déplacent
aujourd'hui vers les grands Sanctuaires comme vers les plus petits oratoires, à
la croisées des chemins, comme vers le plus profond de nous-mêmes dans la
solitude ou dans la peine. Ouvrant les fenêtres de nos cœurs vers le monde de
Dieu, la Vierge Marie tourne nos regards vers les endroits de notre coeur, de notre
monde et de nos milieux de vie où la nuit est moins épaisse. Ces endroits nous
font dire que c'est de ce côté là que le jour se lèvera.
Notre Dame de
L'Assomption, Notre Dame de l'Espérance, prie pour nous dans nos
"maintenants".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire