Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
L’histoire
du veau d’or refait surface à divers moments dans la marche au désert. A
nouveau, le livre du Deutéronome vient de rappeler cet épisode et alors Moïse pose
la question : «Maintenant, sais-tu, Israël, ce que le Seigneur ton Dieu te
demande ? ». Et alors
Moïse propose un fil de vie : craindre, aimer, servir, garder les
commandements…
Et
dans son exhortation, Moïse rappelle d’abord que Dieu est le créateur de
l’univers : son amour est donc universel. Moïse parle aussi d’un amour
particulier, unique pour ce peuple choisi. Il signale aussi la réponse de ce
peuple : une circoncision du cœur, c’est-à-dire une écoute attentive –
autre chose qu’une nuque raide qui ne veut rien savoir -. Et Moïse
insiste : il parle de Dieu «grand, vaillant et redoutable, qui est impartial
et ne se laisse pas acheter », mais qui reste attentif aux petits, regarde
du côté de la veuve, de l’orphelin et de l’étranger, un Dieu qui propose une
foi concrète et réaliste.
L’évangile
commence par une annonce de la passion : elle est courte, et se distingue
de la première : Jésus n’y parle pas des chefs et des grands prêtres de
Jérusalem… mais annonce que « le Fils de l’homme va être livré aux mains
des hommes ». Pierre ne pourra même plus dire ; « cela ne
t’arrivera pas ! » C’est une invitation à prendre conscience de ce
qui est notre part dans la mort de Jésus.
Puis
l’évangile reste dans la position d’une foi réaliste au sujet de l’impôt :
Jésus doit-il payer l’impôt pour le Temple ? Pour Pierre, Jésus est juif et
doit payer l’impôt ! La question se posera autrement à la séparation des communautés
juives et chrétiennes. La question changera encore après la prise de Jérusalem
en 70 quand les Romains continueront de percevoir cet impôt pour le temple
romain de Jupiter. Jésus donne pour réfléchir une courte explication sur les
rois de la terre et leurs fils. Jésus revendique sa liberté. Certes il est libre,
mais peut-il scandaliser ? On peut certes tout faire mais pas n’importe
quoi ! – Parole épiscopale ! - C’est la force d’une décision où le
plus fort et le plus libre déclare sa liberté en respectant le plus faible et
le plus petit. Un langage cohérent avec la 1° lecture déjà nous rappelait
l’attention pour le plus petit.
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