jeudi 22 août 2019

Quelques réflexions - 21 Août 2019


 Quelques réflexions - 21 Août 2019 
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans 

Nous pouvons nous laisser émerveiller par cette belle parabole. Les arbres utiles (l’olivier, le figuier et la vigne) auraient quelque légitimité pour devenir roi mais ils refusent. Les grands arbres nourriciers, ceux qui donnent à Israël sa vraie richesse et à l’homme le fruit de la terre, perdraient alors leur nature, la qualité de leur service. Et personne n’en profiterait plus, car il faut renoncer à donner et à se donner pour dominer. Ils sont déjà rois et plus que rois dans le service qu’ils donnent. Seul le buisson d’épines, le bon à rien se propose pour régner, et dans son orgueil il pense dominer et dévorer les cèdres du Liban, les arbres les plus grands de l’époque.

Pourquoi cette parabole ? Abimélek et Yotam sont tous deux fils de Gédéon qui n’a pas voulu de la royauté. Abimélek (mon père est le roi) est le fils d’une concubine cananéenne de Gédéon. A la mort de son père, Abimélek massacre tous les frères et sœurs de Yotam, mais Yotam, le plus jeune, échappe au massacre. Quand Abimélek veut se faire consacrer roi, et avec sa parabole, Yotam fait réfléchir les notables de Sichem.

Dans l’évangile, une autre parabole pour réfléchir. Les sorties à répétition du maître pour embaucher nous surprennent. Elles font partie du style des paraboles qui peuvent exagérer certains éléments. Le maitre embauche, s’accorde avec les premiers sur un salaire, les envoie à la vigne. Les verbes «envoyer» et «aller» sont bien des mots des évangiles. Le soir venu, l’intendant commence par payer les derniers et leur donne le salaire convenu pour les premiers. Les premiers ouvriers abritent alors en eux la fausse espérance de recevoir davantage. Eux aussi reçoivent un denier et ils récriminent.

Certes les premiers ont travaillé plus et supporté davantage. La manière de faire du maître de la vigne remet en cause des normes habituelles de justice. Les premiers embauchés ne se considèrent pas comme égaux des derniers. La différence de traitement est pour eux une injustice qui les dévalorise et les sous-estime. Mais le maitre donne à chacun selon ce qu’il a besoin. C’est bien là une nouvelle justice, celle du royaume… quand les derniers deviennent les premiers.

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