Homélie du 21ème
dimanche T.O.C 2019
Carmel de Saint Maur
– Père Maurice BOISSON
Is 66,18-21 ; He
12,5-7., 11-13 ; Lc 13,22-30.
Bien que la météo joue les prolongations estivales, il se
dégage malgré tout, quelques parfums de rentrée ! Rentrée scolaire,
sociale, politique, associative, ecclésiale etc. Ces rentrées provoquent souvent des appréhensions, des incertitudes,
des souhaits, des progrès, des changements... la vie continue.
La Parole de Dieu de ce dimanche, « comme une lampe sous nos pas » éclaire nos chemins -
pas pour faire le chemin à notre place -
mais pour nous indiquer la direction et le but, ce qui est bon pour nous,
pour la vie ensemble, pour une société meilleure et bon pour le but
final : le Salut et le Royaume de Dieu dont nous parle cet Evangile.
« Efforcez-vous
d’entrer par la porte étroite ! » recommande Jésus. Mais quelle
est donc cette porte étroite, par laquelle il nous faut passer pour entrer dans
le monde de Dieu, dès maintenant et ici? Il ne s’agit pas, bien sûr, d’étroitesses
d’esprit, de cœur ou de comportement. Ces portes sont des voies sans issues,
fermées, verrouillées. Il s’agit d’abord des passages, dans les évènements,
dans les situations de nos vies, passages difficiles à traverser,
nous ne les
avons pas choisis souvent, ils nous arrivent comme des morsures de l’existence,
ou des autres – ces passages étroits nous bloquent : pour s’en sortir il
faut beaucoup de forces intérieures, de souplesse, de persévérance dans la
nuit, et de confiance dans la vie, en une lumière de sortie du tunnel qui nous
évite de rester enfermé dans le passage. Cette lumière et cette force ouvrent à
l’essentiel, à un meilleur de nous-mêmes, souvent insoupçonné, et à une
reconnaissance des autres. Dans ces situations de rentrée, avec les soucis, les
joies, les issues bouchées, les espoirs que des choses changent, cette Parole
de Dieu nous invite à ne pas nous résigner ni à céder à la facilité, mais à
chercher à traverser ces passages par ce qui peut le mieux nous aider à en
sortir. La confiance et la volonté en ce qui, - et en Celui - qui peut nous
guider dans l’étroite traversée, c’est
une porte étroite.
Pour franchir cette porte étroite, quel est le passeport, la
clef... qui nous ouvre l’accès à la sortie, au Royaume de Dieu, c’est-à-dire au
monde d’aujourd’hui – pas dans les nuages – mais là où nous vivons, pour rendre
ce monde plus conforme au désir de Dieu, meilleur, plus heureux pour tous ?
Nous avons la clef de cette porte étroite, pour que nous profitions du Salut
dont il est question dans cet Evangile : le Salut c’est-à-dire la
réconciliation, la santé de Dieu qu’il nous offre pur être heureux ensemble.
La clef de cette porte étroite : Jésus nous dit ce
qu’elle n’est pas ! Nos titres, nos mérites, nos apparences, vous direz :
« Mais on se connaît, j’étais prêtre ! J’étais religieuse !
J’étais de l’ E.A.P. et puis j’ai fait des sessions, j’ai mangé avec toi à la
messe ! » et il nous répondra, peut-être, je cite : « Je ne sais pas d’où vous êtes !
Eloignez-vous de moi, vous qui commettez l’injustice ! ». Ces
paroles sont dures, on peut les laisser tomber... C’est pourtant la clef de la
porte étroite pour entrer dans le Royaume. De quelles injustices s’agit-il ?
Ces entre guillemets « petites » injustices dans la vie ensemble, ces
paroles, ces attitudes qui créent les inégalités, les jugements, qui
déprécient, justement ces étroitesses contraires à la porte étroite.
Le temps de rentrée est souvent comme un nouveau départ dans
bien des domaines, il nous invite à revoir nos choix, nos valeurs, nos
essentiels... nos relations, pour nous
délester de ce qui nous empêche de passer pas la porte étroite : nous
assouplir, laisser des choses à l’entrée qui ne passeraient pas par cette porte.
Ce message nous invite aussi à porter notre regard sur la sortie, vers
l’avenir... Nous l’entendrons tout à l’heure dans la Préface : « Dans cette existence de chaque jour,
la vie éternelle est déjà commencée ». Efforçons-nous de passer par la
porte étroite !
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