Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Osée
a exercé son ministère de prophète en Samarie, au temps d’Amos vers la moitié
du 8° siècle avant JC. C’est un moment de prospérité économique mais marqué aussi
par l’injustice sociale et l’idolâtrie. L’épouse d’Osée s’est prostituée. Et le
prophète tire de son expérience des accents de vérité. Il aime son épouse
malgré ses trahisons.
Le
projet de Dieu c’est un recommencement. Revenir au Seigneur, sur le terrain du
Seigneur. Au désert le peuple de Dieu ne pouvait compter que sur le Seigneur,
pour sa subsistance. L’oracle du Seigneur transmis par Osée est
particulièrement fort. « Je ferai de toi mon épouse » : le terme
« épouse » employé ici désigne une vierge et non une femme qui a déjà
été mariée. Pour le Seigneur, cette nouvelle union désigne bien un commencement
absolu et dans le cadeau que le mari donne habituellement à son épouse, il y a
la justice et le droit, la fidélité et la tendresse, la loyauté. Osée vient
d’en faire la démonstration ; la Bible passe bien vite de l’union dans la
famille à l’Alliance de Dieu avec son peuple.
Cela
permet de comprendre la parabole des 10 jeunes filles. La parabole de
l’évangile fait d’ailleurs disparaitre la mariée. C’est une noce qui n’est pas
une noce. Pour construire le royaume des cieux, une autre noce est possible :
l’alliance de l’époux, de Dieu avec son peuple, représentée par les dix jeunes
filles. Un cri, au milieu de la nuit, à l’heure la plus obscure, la plus
silencieuse quand les jeunes filles sont encore endormies. Et quand l’époux arrive,
ce n’est pas pour la tristesse mais pour la joie. Ne pas connaitre le jour ni l’heure
; ce n’est pas un drame mais une surprise. Est-ce bien comme cela que nous
l’entendons ?
«
Je ne vous connais pas » peut nous apparaitre comme une sanction très dure. Peut-on
aussi l’entendre comme un appel : « veillez ». La porte peut encore
s’ouvrir. « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ».
Comme une nouvelle chance qui est donné. Dans la même perspective que celle
d’Osée. Chaque fois que c’est possible, passons d’une lecture à l’autre non
pour nous égarer mais nous conforter dans cette expérience forte de l’amour que
Dieu nous offre.
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