Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Trois lectures de Josué dans le
lectionnaire de semaine, deux dans celui des dimanches, et une pour une messe
rituelle. Donc si nous voulons connaitre le livre, il faut faire l’effort de
découvrir par soi-même ce livre charnière entre le peuple nomade du désert
(dans les livres du Pentateuque) et le peuple installé sur la terre de
Canaan (dans les livres qui suivront).
Mais pour bien comprendre ce livre il faut en faire une lecture
théologique : le Pentateuque libère de l’Egypte. Le livre de Josué
accomplit la promesse de la terre, donne des limites territoriales et religieuses.
C’est le sens du pacte de Sichem qui le termine. Nous en avons aujourd’hui le
début ; la suite vient demain.
Dans l’évangile, le discours
communautaire vient de se terminer … nous étions en Galilée et Jésus se trouve
maintenant en Judée au-delà du Jourdain, dans sa dernière montée à Jérusalem.
Mais même si le lieu change, nous restons dans les applications du discours
communautaire. La question des Pharisiens concerne le divorce « pour
n’importe quel motif » : il faut entendre par là « quelque chose
de désagréable » pour l’homme disent els rabbins : cela pouvait aller
de brûler le plat de lentilles jusqu’à l’adultère. Jésus n’entre pas dans ces
discussions, et rappelle le projet initial de Dieu. Il les fit homme et femme
et leur union est l’image de Dieu. S’ils sont une seule chair il n’est pas
légitime de séparer ce que Dieu lui-même a uni – tout en signalant de possibles
unions illégitimes -. Jésus remonte plus haut que la loi de Moïse jusqu’au
projet de Dieu lui-même : l’homme et la femme, image de Dieu, existent pour
être image de Dieu ensemble. Il y a donc le projet de Dieu… et la prescription
de Moïse à cause de la dureté du cœur mais tout ne se trouve pas au même
niveau.
Et à ce moment, les apôtres entrent
dans le débat. Ils mesurent l’engagement dans le mariage comme tellement grand
que l’alternative de ne pas se marier leur apparait comme logique. Question
étrange dans une culture où l’homme devait se marier et où celui qui ne l’était
pas pouvait apparaitre hors normes. Jésus laisse ouvert cet état de célibat choisi
ou non choisi invitant à la compréhension de cette situation et peut être à d’autres
qui pourraient nous paraitre hors normes.
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