Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Le
livre des Nombres nous présente un moment de tension dans le désert. Le livre
des nombres, c’est le titre dans la Bible grecque à cause des recensements… La
bible hébraïque donne pour titre « dans le désert ». Dans le désert,
le peuple continue de récriminer de se plaindre, de pleurer… S’il n’avance pas,
le peuple va mourir au désert. Toute la génération sortie d’Egypte mourra dans
le désert sauf deux.
Le
peuple se souvient d’une cuisine variée en Egypte et il est fatigué du menu
unique au désert : Le peuple est lassé de la manne matin, midi et soir. On voit
que l’auteur essaie de disculper Dieu ; si Dieu s’enflamme de colère,
Moïse semble répondre dans la colère tout d’abord puis passe à comprendre de
manière plus tendre les paroles de Dieu. Qui suis-je pour que tu me dises :
“Comme on porte un nourrisson, porte ce peuple dans tes bras ». Ces
paroles ne l’apaisent pas, il se sent isolé et reste bien seul, épuisé,
découragé, il demande la mort.
Dans
l’évangile, rappelons-nous Hérode. Il se posait des questions au sujet de Jean
qu’il avait fait disparaitre quelque temps auparavant. Matthieu a donc tort de
présenter le départ de Jésus pour une conséquence directe de la mort de Jean.
Mais l’astuce de Matthieu c’est de lier les deux événements : le banquet
de la mort et le banquet de la vie.
Au
début de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus détecte le besoin des gens : besoin de
santé… de leur côté, les disciples détectent le besoin de nourriture. Pour eux
il est plus facile de renvoyer la foule que de prendre en charge, regarder la
situation, tendre l’oreille pour entendre le cri des pauvres et ouvrir la main
pour partager. Au contraire Jésus montre qu’il vient pour cela et que les
disciples sont là eux aussi, pour cela. Comme dans l’évangile d’hier, le
partage entre les hommes concerne tout d’abord les hommes, et c’est à eux de
l’organiser : « qui m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de
vos partages », c’était hier… ou « Donnez-leur vous-mêmes à manger »
c’est aujourd’hui. A nous de prendre notre place dans la transformation du monde.
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