La dernière fois où pharisiens et scribes sont apparus
ensemble, ils décidaient de faire périr Jésus. Ils réapparaissent ensemble
aujourd’hui pour entrer en controverse avec Jésus. Le mot à repérer
aujourd’hui, c’est bien celui de tradition. Il est répété six fois dans ce
texte. La « tradition des anciens » qu’est-ce que c’est pour les scribes et
pharisiens ? Beaucoup de règlements : se laver les mains jusqu’au coude avant
de manger, s’asperger d’eau au retour du marché, lavage de coupes, de pots, de
vases - et même de lits, comme ajoutent certains manuscrits -. Marc voudrait-il
signaler que les règles de pureté dépassent le domaine strictement alimentaire
ou bien certains copistes manient-ils l’ironie en ajoutant les lits à la liste
? Sans doute l’ironie est bien présente lorsque Marc emploie le mot grec «
baptismous » pour le lavage de la vaisselle. Une manière de dire : « vous
n’avez pas comme Jean un baptême de conversion ou comme Jésus un bap-tême dans
l’Esprit ».
Et, Jésus cite le prophète Isaïe pour dire aux scribes et
pharisiens que lui aussi a une tradition, et que leur « tradition des anciens »
n’est que « préceptes humains », ce que Jésus va reprendre en parlant de «
tradition des hommes ». Leur tradition des hommes laisse de côté les
commandements de Dieu ; et plus encore, leur propre tradition va même contre
ces commandements ; et finale-ment leur propre tradition refuse la Parole de
Dieu. Isaïe est le premier qui a ouvert la bouche au début de l’évangile de
Marc (1, 2-3), et il reste comme une voix qui invite à ouvrir un chemin dans le
désert des cœurs, à redresser le chemin tortueux des esprits tordus. Pour
Jésus, point de liste de choses à faire ou à éviter ; point de certificats de
conformité à des règles venues des hommes ; rien à voir avec un contrôle
technique de voitures. Ce que Jésus propose : c’est entrer dans le projet de
Dieu, qui par ailleurs nous pousse à observer ce que sa loi demande.
La 1° lecture, la fin du 1° récit de la création.
Simplement quelques mots pour noter quelques changements importants au 6° jour,
pour la création de l’homme. Aux premiers jours de la création, Dieu lance un
ordre et « ce fut ainsi ». Pour la création de l’homme, c’est plus lent, plus
réfléchi comme si Dieu tout seul ne suffisait pas à la tâche : « faisons
l’homme à notre image ». Les 5 premiers jours de la création, le verbe « créer
» est apparu deux fois. Mais pour l’homme : le mot créer est employé trois fois
(v.27). Et l’homme et la femme sont donc un véritable vis-à-vis : « Dieu leur
dit ». Auparavant, le texte disait seulement : « Dieu dit » : il parlait donc
seul. Là Dieu s’adresse à eux, ils sont doués de parole à l’image de Dieu.
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