mercredi 18 février 2015

18 Février 2015, Cendres, Quelques pistes de réflexion

18 Février 2015, Cendres, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Un rabbin du 3° siècle avant JC écrivait « le monde tient sur trois pieds : sur la Torah, sur le culte et sur les œuvres ». Nous retrouvons dans l’évangile d’aujourd’hui ces trois dimensions mais dans l’ordre inverse : aumône, prière et jeune. L’idée centrale de ce discours de Jésus, le discours sur la montagne, le premier enseignement de Jésus dans l’évangile selon Matthieu c’est que les œuvres traditionnelles de justice doivent plaire à Dieu et seulement à Lui. L’aumône, la prière, le jeune ne peuvent alimenter notre ego, notre satisfaction personnelle ou notre image sociale. Elles restent dans le secret de Dieu. Au temps de Jésus l’aumône était l’œuvre de justice par excellence mais on lui donnait une certaine publicité pour inciter les bienfaiteurs à accomplir leurs promesses et susciter l’émulation. La prière était souvent publique. Le jeune n’était pas très pratiqué dans le judaïsme officiel mais les sectes le pratiquaient fréquemment et avec un souci de propagande, de publicité. La question à se poser : « est-ce bien pour Dieu ? pour servir l’homme ? ou bien est-ce pour moi ? »

 
Il fut aussi repérer que l’évangile d’aujourd’hui est amputé de 9 versets : il s’agit du Notre Père… C’est dommage mais maintenant que nous le savons : au long du carême nous mettrons le « Notre Père » au cœur de ce qui fera notre carême. Il donnera sens à tout geste de partage, tout moment de prière, ou toute pratique du jeune. Mettre le « Notre Père » au cœur de notre carême, c’est un engagement à ne pas faire du carême une pratique individualiste : chacun(e) s’y engage personnellement mais pour devenir famille de Dieu.

Le début du livre de Joël raconte une invasion de sauterelles qui a tout ravagé. Dans une telle catastrophe, ses contemporains voyaient un châtiment de Dieu. Joël se méfie des pratiques extérieures. « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements ». Alors tout peut changer. Ce que Joël espère c’est une véritable rencontre entre Dieu et son peuple. Revenez au Seigneur… car le Seigneur pourrait revenir… Un retour qui n’est à sens unique. Comme le retour de l’enfant de l’évangile où le père court à la rencontre du fils qui revient.

Deux mots colorent le texte de Paul : ambassadeurs du Christ et coopérateurs de Dieu. Paul regarde cela comme deux missions, deux services de Dieu et des hommes : service de la réconciliation, mise en valeur du don reçu de Dieu. Paul vit cela non pour lui mais parce que c’est le moment favorable, le jour du salut. Dieu nous interpelle sans cesse, les évènements du monde aussi… Vivons ce Carême comme un temps favorable, un jour du salut en ambassadeurs du Christ et coopérateurs de Dieu.

 

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