P JM Bouhans
Le livre d’Esther est un roman historique qui se déroule
à l’époque de la domination perse, une époque pleine de dangers. Esther, une
jeune orpheline juive, gagne un concours de beauté, et se pousse jusqu’au harem
royal, puis a la couronne : elle pénètre jusqu’au cœur du système perse. Elle
fait là l’expérience d’une coexistence possible entre les deux religions juive
et perse… jusqu’au jour où nait un projet digne de Daech : l’extermination du
peuple juif. Comment des êtres peuvent-ils planifier la destruction de tout un
peuple par racisme, volonté d’exploitation, haine religieuse ou fanatisme
imbécile ? Le texte d’aujourd’hui nous présente des extraits de la prière
d’Esther… Elle demande à Dieu la force de jouer un rôle politique pour libérer
son peuple. Et la fête de Pourim, chez les Juifs d’aujourd’hui rappelle le
courage de cette femme et comment Dieu a répondu aux demandes d’une fille de
son peuple.
Et notre prière ne peut s’arrêter à la demande… Notre
prière suppose recherche, mise en route, en action. Et il y a plus, elle va
jusqu’à ce « combien plus » qui existe du côté de Dieu car lui dépasse nos
manières humaines. Il peut nous donner plus que nous n’osons demander pour nous
ajuster au projet qu’il a sur nous ? Dans notre vie et comme Esther, nous
sommes confrontés à des nécessités, ou des urgences un peu partout. Cette
réalité nous impose de reconnaitre les limites de nos possibilités mais aussi,
elle exige de nous un rapport conscient et permanent avec Dieu dans la prière.
En ce sens demander, chercher et frapper à la porte sont des attitudes
caractéristiques de notre spiritualité. Dès lors, il nous reste à faire aux
autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. Il y a là une clé pour
démonter les égoïsmes et les violences qui bloquent aujourd’hui notre société.
A l’époque de Jésus, quelqu’un demandait à un rabbi de lui enseigner
l’essentiel de la Loi le temps qu’il tienne debout sur un pied. Et le rabbi
répondit : « prends l’initiative de faire à autrui ce que tu voudrais qu’ils
fassent pour toi ». Jésus était d’accord avec lui.
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