jeudi 26 février 2015

26 Février 2015, Quelques pistes de réflexion

26 Février 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Le livre d’Esther est un roman historique qui se déroule à l’époque de la domination perse, une époque pleine de dangers. Esther, une jeune orpheline juive, gagne un concours de beauté, et se pousse jusqu’au harem royal, puis a la couronne : elle pénètre jusqu’au cœur du système perse. Elle fait là l’expérience d’une coexistence possible entre les deux religions juive et perse… jusqu’au jour où nait un projet digne de Daech : l’extermination du peuple juif. Comment des êtres peuvent-ils planifier la destruction de tout un peuple par racisme, volonté d’exploitation, haine religieuse ou fanatisme imbécile ? Le texte d’aujourd’hui nous présente des extraits de la prière d’Esther… Elle demande à Dieu la force de jouer un rôle politique pour libérer son peuple. Et la fête de Pourim, chez les Juifs d’aujourd’hui rappelle le courage de cette femme et comment Dieu a répondu aux demandes d’une fille de son peuple.

 L’évangile nous place dans cette même perspective avec un enseignement et des paraboles sur l’efficacité de la prière. Prier, ce n’est pas seulement demander, c’est encore chercher et c’est aussi frapper à la porte. Esther ne s’est pas contentée de prier ; elle sait que sa prière l’engage, et qu’elle risque sa propre vie.

Et notre prière ne peut s’arrêter à la demande… Notre prière suppose recherche, mise en route, en action. Et il y a plus, elle va jusqu’à ce « combien plus » qui existe du côté de Dieu car lui dépasse nos manières humaines. Il peut nous donner plus que nous n’osons demander pour nous ajuster au projet qu’il a sur nous ? Dans notre vie et comme Esther, nous sommes confrontés à des nécessités, ou des urgences un peu partout. Cette réalité nous impose de reconnaitre les limites de nos possibilités mais aussi, elle exige de nous un rapport conscient et permanent avec Dieu dans la prière. En ce sens demander, chercher et frapper à la porte sont des attitudes caractéristiques de notre spiritualité. Dès lors, il nous reste à faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. Il y a là une clé pour démonter les égoïsmes et les violences qui bloquent aujourd’hui notre société. A l’époque de Jésus, quelqu’un demandait à un rabbi de lui enseigner l’essentiel de la Loi le temps qu’il tienne debout sur un pied. Et le rabbi répondit : « prends l’initiative de faire à autrui ce que tu voudrais qu’ils fassent pour toi ». Jésus était d’accord avec lui.

 

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