lundi 2 mars 2015

2 Mars 2015, Quelques pistes de réflexion

2 Mars 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Le livre de Daniel est complexe, fait de morceaux écrits en hébreu, araméen ou grec. Les Juifs classent ce livre dans les Ecrits de la Bible. La tradition chrétienne le place plutôt parmi les prophètes. L’interprétation de ce livre prend des orientations bien différentes.

La première lecture est le début d’une prière et confession de Daniel, un texte en « nous » qui concerne tout le peuple : « nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous n’avons pas écouté les prophètes ». Le texte souligne aussi le contraste entre Dieu et son peuple : « A toi la justice, à nous la honte, hommes de la Judée, de Jérusalem et de tout Israël… Au Seigneur, la miséricorde et le pardon parce que nous nous sommes révoltés contre lui ». Un cheminement de la pensée tout à fait clair et simple : Dieu est fidèle, il tient à son alliance. Il est juste et miséricordieux, il sait pardonner. Son peuple est rebelle, n’écoute pas les prophètes, ne pratique pas la Loi. Le seul pont qui peut permettre à nouveau la rencontre, c’est l’aveu de son péché du côté de l’homme et le pardon du coté de Dieu. Et l’histoire peut reprendre : Dieu peut nous pardonner, rendre possible en nous le bien qui est en lui.

L’évangile nous parle de la miséricorde de Dieu. Un regard sur Dieu qui ressemble à celui de Daniel. Pourtant Luc n’oriente pas ses auditeurs vers eux-mêmes mais vers les autres. Il place tous ceux qui suivent Jésus devant un défi vital : cet enseignement se trouve dans le discours dans la plaine de s. Luc, au moment où Jésus vient de choisir les Douze. Jésus ne leur propose pas seulement de ne pas faire le mal mais de faire à tous le bien tel que chacun le désire pour lui-même. Il les invite à le suivre , à vivre dans la surabondance de l’amour.

Le temps du Carême est un temps propice pour réviser notre façon de vivre en relation avec les autres, et nous offre comme une carte routière de l’amour : Dieu est passé sur cette route avant nous : « soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Mais il ne prend pas notre place. Bien plus, il nous fait responsables et nous donne toute notre place sur ce chemin. Notons les panneaux routiers : « Ne jugez pas… ne condamnez pas… pardonnez… Donnez… ». Le carême est le temps propice pour avancer dans notre capacité d’aimer, pour comprendre ceux et celles qui vivent dans notre famille; notre communauté ou la société en général. Pour ce qui est du pardon nous savons combien il est difficile de l’offrir ou de le demander. Et le monde d’aujourd’hui a grand besoin d’amour et de pardon. Cela commence en chaque personne, chaque famille, chaque communauté qui ose quelque pas vers la réconciliation.

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