
Le cri de Jérémie et celui du psalmiste est bien
d’actualité après ce jour d’hier où vos communautés, et à travers vous, nous
tous étions invités à prier tout spécialement pour ceux et celles qui
connaissent les menaces et la guerre. Un mot peut nous troubler dans la
première lecture, celui de revanche. N’oublions pas que Jésus a vu la revanche
de Dieu : dans ce domaine, Dieu fait beaucoup mieux que les hommes. La revanche
de Dieu : pour le Fils, c’est la résurrection, pour ses bourreaux, le pardon et
pour nous, son amour. Comme le demande l’écriture, laissons donc faire la
revanche de Dieu. Et continuons de prier pour la paix partout dans le monde…
Dans l’évangile, nous sommes deux chapitres plus loin que
l’évangile d’hier et Jésus court « de nouveau » le même danger : la lapidation.
Mais il ne change pas de discours : il revendique les œuvres qu’il fait « de la
part du Père » ; il continue d’affirmer qu’en lui, Dieu se fait visible, se
fait présent au milieu de nous et comme l’un de nous. Mais pour les Juifs,
cette Bonne Nouvelle a l’air d’un blasphème : « tu n’es qu’un homme, et tu te
fais Dieu ». Alors Jésus va plus loin avec une nouvelle affirmation de la Bonne
Nouvelle. Et cette fois il entre sur le terrain de ses adversaires. Il prend le
chemin de l’argumentation rabbinique et fait sien l’enseignement de l’Ancien
Testament qui appelle Dieu de simples mortels.
Et cela est bien l’objectif de la mission de Jésus : en
son Fils, Dieu s’est humanisé pour que les frères et les sœurs de Jésus
partagent quelque chose de sa divinité, se divinisent. En cela Jésus est notre
sauveur, non pas seulement parce qu’il libère de la mort mais parce qu’il nous
ouvre la possibilité de partager avec le Père, avec lui-même et avec l’Esprit
Saint ce qui est vie et bonheur infinis. Et Jésus vit et offre cette vie, ce
bonheur infinis, à tous ceux et celles qu’il rencontre ; cela gêne énormément
ses auditeurs parce que cela dévoile et met à nu le péché du monde, l’injustice
et les structures de pouvoir.
Déposons dans les mains de Dieu le parcours accompli dans
ce temps du Carême, pour nous sentir encore davantage fils et filles de Dieu et
devenir par lui capables d’aimer sans limites, de jouer nos revanches à sa
manière et faire de la justice, de la vérité et de la paix les raisons de notre
existence.
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