lundi 9 mars 2015

9 Mars 2015, Quelques pistes de réflexion

9 Mars 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

L’évangile d’aujourd’hui nous place au début de la mission de Jésus. Il revient dans son village et là, il annonce « une année favorable accordée par le Seigneur ». Les juifs pensent à l’année jubilaire quand chacun revient dans son clan ou la terre qu’il a dû abandonner, quand les esclaves sont libérés et peuvent revenir dans leur patrie, leur maison. Mais curieusement, cela sonne tout autrement pour Jésus : celui qui revient est jeté hors de son village. On voudrait même le rejeter hors du monde, le précipiter en bas, le descendre, en finir avec lui. Inutile de rechercher le lieu aux alentours de Nazareth, l’évangéliste veut déjà tirer notre regard sur la fin de l’évangile où Jésus mourra hors de la ville. Mais pour le moment, le temps n’est pas encore venu, Jésus passe au milieu d’eux et « s’en va ». Le verbe grec employé signifie faire route – et nous verrons souvent Jésus faire route dans l’évangile selon s. Luc - ; il fera aussi route vers Jérusalem, et fera route avec les disciples d’Emmaüs.


Pourquoi une telle réaction chez certains des contemporains de Jésus ? Il a suffi que Jésus parle, fasse allusion à Elie, le prophète délaissé d’Israël et qui a fini par se tourner vers les étrangers, – tout cela est raconté dans la première lecture… Jésus ne met pas de limites à son accueil… Il ne partage pas les idées d’autres de ses compatriotes qui voudraient se limiter à sur un territoire, à une certaine pureté ou un certain nationalisme, à ceux qui veulent des miracles pour eux seuls.

Dans la première lecture, la fillette enlevée du territoire d’Israël par une razzia des Syriens – rien de nouveau donc sous le soleil - joue un rôle décisif et pour la santé du général syrien et pour sa relation à Dieu. Le rôle d’une fillette, l’ouverture possible d’un ennemi à Dieu, cela nous interpelle-t-il encore aujourd’hui ? Non pas pour nous détourner de notre histoire… mais pour nous y plonger radicalement… Cette fillette n’avait rien à tirer de cette situation : elle désirait seulement faire du bien, faire le Bien et elle savait aussi que ce bien était pour tous. Notre Dieu se manifeste en des temps et en des lieux imprévus et non-conformes aux divines façons prévues par les hommes. A ne pas reconnaitre ces temps et ces moments nous restons en dehors du Règne de Dieu.

 

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