8 Novembre 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
La tradition chrétienne raconte que Paul, au cours d’un
dernier voyage aurait laissé, Timothée à Ephèse et Tite en Crête comme
responsables de communauté. Dans la lettre à Tite, nous sommes en présence
d’une communauté bien structurée - à l’image de la société romaine antique - :
hommes âgés, femmes âgées, jeunes femmes, jeunes puis Tite lui-même. Il s’agit
bien d’une communauté intergénérationnelle. Une communauté où l’auteur de la
lettre n’oublie pas les esclaves (la lecture a supprimé les versets où l’on en
parle).
La communauté chrétienne peut vivre dans la société
romaine où l’on supporte mal ce qui trouble l’ordre public. C’est sans doute
pourquoi il ne faut pas être surpris qu’elle ne cherche pas des idées plus
novatrices sur les femmes ou sur les esclaves et enseigne à vivre dans la piété
de manière raisonnable. Il s’agit de ne susciter aucune critique. Faut-il
mettre derrière le terme de piété le respect des autorités romaines. Il faut
dire qu’en période de persécutions, une certaine prudence n’est peut-être pas
inutile et vivre dans la justice et la piété de manière raisonnable est bien
nécessaire…
D’ailleurs à la moitié du 2° siècle, Justin un philosophe
s’appuiera beaucoup sur les lettres pastorales à Timothée et Tite pour défendre
la manière de vivre des chrétiens, ardents à faire le bien et qui ne portent
pas atteinte à l’ordre public et à la vie en société même s’ils montrent une
position ferme dans les questions de société et souffrent les persécutions.
Voilà bien le service à vivre dans la société par les
chrétiens. Service dont parle Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. Il place
d’abord les disciples dans la situation des maitres – lequel d’entre vous quand
son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes - pour les mettre ensuite dans la
position du serviteur – De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce
qui vous a été ordonné - : il s’agit de passer du maitre pour ensuite se
reconnaitre simples serviteurs qui n’ont fait que leur devoir. Ce n’est pas une
attitude servile devant les autorités mais le souci de manifester notre grand
Dieu, et Sauveur, Jésus Christ qui s’est donné pour nous racheter, nous
purifier et faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.
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