Quelques réflexions - 5 Septembre 2017
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Le début de la 1° lecture a un goût d’apocalypse : les
temps et les moments, le Jour du Seigneur, le voleur qui arrive de manière
soudaine, la catastrophe, les douleurs de la femme enceinte, l’impossibilité
d’échapper. Mais Paul ne s’enferme pas dans ces descriptions catastrophiques,
ces images terrifiantes propres aux apocalypses. Les traits apocalyptiques
restent discrets et l’exhortation à la communauté l’emporte.
Paul distingue entre la communauté de Thessalonique
vigilante et sobre et les « autres » : endormis, ils vivent dans la nuit, et
sont donc en dehors de la lumière du Christ. Paul entrevoit deux destins ou
subir la colère de Dieu ou encore entrer en possession du salut : Jésus est
mort pour nous faire vivre, et sauver ceux et celles qui continuent de veiller
et sont donc encore vivants ou en train de dormir et donc déjà morts.
Les compatriotes de Jésus réunis à la synagogue de
Nazareth ont failli le lyncher. Jésus quitte son village, et dans l’évangile de
Luc, il n’y remettra plus jamais les pieds. Il part vers Capharnaüm, le « lieu
de la consolation ». Et Jésus, cassé par le rejet des siens, n’abandonne pas
pour autant sa mission. Il y reste fidèle, continue d’enseigner à la synagogue.
Et là, il rencontre un homme qui chez lui, dans son propre être, à l’intérieur
de lui-même, n’est plus chez lui. Il est possédé, habité par un autre. Il ne
dit pas toujours « je » et puisqu’ils sont deux, il dit « nous ».
Et il crie d’une voix forte ; il est seul mais crie pour
deux. Il s’en prend à Jésus. Il croit savoir qui est Jésus : « Tu es le Saint
de Dieu » mais, en réalité, il enferme Jésus dans un titre officiel qui
l’empêche d’entrer en relation avec lui. « Tu es le Saint de Dieu, tu vas donc
contrarier celui qui habite avec moi. Laisse-moi plutôt tranquille ». Alors
Jésus menace : « Silence » ou plus littéralement : « sois-muselé, » C’est au passif, un ordre qui vient de Dieu
qui lui dit : « quitte la part d’animalité, de bestialité qui reste en toi, qui
te détruit et te met par terre »... Un ordre que chacun reçoit pour lui-même…
et qui le remplit d’effroi. Mais aussi une parole qui nous invite à vivre
libres… puisque Jésus domine les esprits mauvais.
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