samedi 2 septembre 2017

Quelques réflexions - Anniversaire de la Consécration de la chapelle



Quelques réflexions - Anniversaire de la Consécration de la chapelle 
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

La 1° lecture, c’est le début de la 3° partie du livre d’Isaïe. C’est le retour de l’Exil, les projets de reconstruction du Temple. Et Dieu commence par parler de vie, de droit et de justice, de la place des étrangers dans la société, et cela lui importe davantage que le Temple. Et il donne même au Temple toute une dimension nouvelle pour la mentalité de l’époque : devenir « Maison de prière pour tous les peuples ».

Dans la 2° lecture, Pierre parle lui aussi de vie chrétienne : il ne commence pas par jouer les architectes, par bâtir des Temples ; il est plus intéressé par les pierres vivantes qui construisent une communauté chrétienne. Jésus est la Pierre vivante et tous les chrétiens sont des pierres vivantes qui construisent une demeure spirituelle. La fête de la dédicace est bien l’occasion de nous poser la question : quelle communauté construisons-nous ? Comment entrons-nous dans la construction de la demeure spirituelle ?


Et dans l’évangile selon saint Jean : c’est toujours le même texte de la fête de la dédicace du temple. Pour les juifs, la fête de la dédicace, c’est retrouver le Temple non après l’Exil mais après de la profanation d’Antiochos Epiphane, un roi qui a « souillé » le Temple de Jérusalem, en l’ouvrant aux divinités grecques ; il avait remplacé l’autel des sacrifices par un autre dédié à Baal-Zeus. C’était l’ « abomination de la désolation ». Pour les Juifs, la cohabitation est impossible au Temple de Jérusalem. Voilà pourquoi les Juifs se scandalisent quand Jésus, en pleine fête de la dédicace affirme : « le Père et moi nous sommes UN ». D’ailleurs juste après la lecture, Jean dit qu’à nouveau les juifs ramassent des pierres pour le lapider.

La fête de la Dédicace : on peut regarder des photos, se souvenir, mettre de beaux chants, et danser… et c’est bien. Le Carmel a aussi son histoire et une histoire à célébrer avec d’autres carmels. Mais le mot Dédicace reste vieillot et peut dispenser des vraies questions. Remplaçons ce mot Dédicace, par le mot Consécration. Et alors les pierres vivantes pourront se demander : qu’est-ce que je fais ici ? Pour quelle construction, je consacre ma vie et prenons-nous du temps ? Questions essentielles pour fêter la consécration de cette chapelle.

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