vendredi 6 septembre 2019

Quelques réflexions - 5 Septembre

Quelques réflexions - 5 Septembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans 



La prière de l’auteur, au début de la lettre aux Colossiens se poursuit par un chant sans doute déjà connu de la communauté et qui a une allure bien solennelle. Sans doute si certains dans la communauté ont tenté d’inclure le Christ au milieu de créatures célestes, cette hymne offre une réaction à de telles pensées. En effet les « par lui, pour lui, en lui », présents dans cette hymne donnent à Jésus-Christ un rôle unique et central dans l’ensemble, dans le tout de la création. Il est le premier né, l’image du Dieu invisible mais non au sens du récit de la création… car Jésus-Christ est bien plus que cela, bien plus qu’une créature faite à l’image de Dieu : déjà présent lors de la création, il n’est pas créé à l’image de Dieu, il est l’égal de Dieu, le médiateur entre Dieu et les hommes.


La tentation est toujours la même… et on la retrouve dans l’Evangile. Les pharisiens et les scribes voudraient que Jésus leur ressemble et alors ils passent à côté de sa véritable identité. C’est lui l’Epoux mais ils ne le soupçonnent pas. La réponse de Jésus est un véritable défi puisque l’argument qu’il pose est sa propre personne. Pouvez-vous comprendre pourquoi mes disciples mangent et boivent et sont dans la joie ? C’est parce qu’ils sont avec l’Epoux. Ce n’est pas le moment de jeûner. La religion est faite pour nous centrer sur le Christ et non sur la Loi.

Pour s’expliquer, Jésus lance deux paraboles celle de la couturière et du maitre de chais. Que de problèmes pour accorder des personnes aux mentalités différentes. Deux paraboles qui parlent de déchirures, de désaccord, d’éclatement. Ce sont deux paraboles sur le changement ; changements à faire prudemment certes, mais changement nécessaire et indispensable pour le disciple. On ne peut recevoir la bonne nouvelle dans un cœur vieilli, fatigué. Et à la suite des deux paraboles, un bonus : « Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” » Faut-il entendre : Le vin nouveau qu’offre Jésus n’est pas du goût de ceux qui ont bu du vin vieux de la Loi. C’est une réflexion propre à Luc, disciple de Paul : reflète-t-elle les difficultés de la mission avec les tenants de la Loi. Oui, la religion est faite pour nous centrer sur le Christ, sur l’Epoux et non sur la Loi.

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