Quelques réflexions - 5 Septembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
La
prière de l’auteur, au début de la lettre aux Colossiens se poursuit par un
chant sans doute déjà connu de la communauté et qui a une allure bien
solennelle. Sans doute si certains dans la communauté ont tenté d’inclure le
Christ au milieu de créatures célestes, cette hymne offre une réaction à de
telles pensées. En effet les « par lui, pour lui, en lui », présents
dans cette hymne donnent à Jésus-Christ un rôle unique et central dans
l’ensemble, dans le tout de la création. Il est le premier né, l’image du Dieu
invisible mais non au sens du récit de la création… car Jésus-Christ est bien
plus que cela, bien plus qu’une créature faite à l’image de Dieu : déjà présent
lors de la création, il n’est pas créé à l’image de Dieu, il est l’égal de
Dieu, le médiateur entre Dieu et les hommes.
La
tentation est toujours la même… et on la retrouve dans l’Evangile. Les
pharisiens et les scribes voudraient que Jésus leur ressemble et alors ils
passent à côté de sa véritable identité. C’est lui l’Epoux mais ils ne le soupçonnent
pas. La réponse de Jésus est un véritable défi puisque l’argument qu’il pose
est sa propre personne. Pouvez-vous comprendre pourquoi mes disciples mangent
et boivent et sont dans la joie ? C’est parce qu’ils sont avec l’Epoux. Ce
n’est pas le moment de jeûner. La religion est faite pour nous centrer sur le
Christ et non sur la Loi.
Pour
s’expliquer, Jésus lance deux paraboles celle de la couturière et du maitre de
chais. Que de problèmes pour accorder des personnes aux mentalités différentes.
Deux paraboles qui parlent de déchirures, de désaccord, d’éclatement. Ce sont
deux paraboles sur le changement ; changements à faire prudemment certes,
mais changement nécessaire et indispensable pour le disciple. On ne peut
recevoir la bonne nouvelle dans un cœur vieilli, fatigué. Et à la suite des
deux paraboles, un bonus : « Jamais
celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux
qui est bon.” » Faut-il entendre : Le vin nouveau qu’offre Jésus n’est pas du
goût de ceux qui ont bu du vin vieux de la Loi. C’est une réflexion propre à
Luc, disciple de Paul : reflète-t-elle les difficultés de la mission avec
les tenants de la Loi. Oui, la religion est faite pour nous centrer sur le
Christ, sur l’Epoux et non sur la Loi.
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