P JM Bouhans
La première lecture ouvre aujourd’hui et pour trois
semaines l’Exode, le second livre de la Bible. En ouvrant ce livre, n’oublions
pas le premier : « Dieu créa l’homme à son image, à son image il le créa, il
les créa homme et femme. Dieu les bénit : « Soyez féconds et
multipliez-vous". Ils étaient 70, le clan de Jacob descendu en Egypte ;
Joseph était déjà sur place : et ce peuple connait apparemment la bénédiction
de Dieu : il est « maintenant plus nombreux et plus puissant que nous »
reconnait le roi d’Egypte ; il prend peur et fait de ces hommes et femmes,
images de Dieu un peuple d’esclaves, soumis aux travaux forcés. Il y a une
opposition entre le projet de Dieu et celui du roi d’Egypte. Ce roi va même
jusqu’à l’extermination : « Tous les fils qui naîtront aux Hébreux, jetez-les
dans le Nil. Ne laissez vivre que les filles. » Dieu crée et fait l’homme
créateur. Le roi fait œuvre de domination et de mort…
Une telle progression de la démographie doit nous mettre
en alerte : nous ne sommes pas dans un livre d’histoire. Un petit peuple de 70
personnes peut-il dépasser la population d’une nation vaste et organisée comme
l’Egypte de cette époque ? Il faut donc chercher ailleurs, dans ce que nous
savons déjà de la Bible une lumière pour comprendre et trouver ce qui peut
continuer à éclairer notre vie, discerner vie et mort en elle.
L’évangile aussi pose problème : Jésus a-t-il parlé de
manière si violente ? Ce texte m’a fait reprendre quelques notes du P. de
Chalendar (+ le 5/07). Les voici : Jésus reprend un texte de Michée, un
prophète. Il le présente comme actuel : ce qui arrive… et comme futur : ce qui
va arriver. Et Jésus signe les paroles de Michée en disant « Je ». « Je ne suis
pas venu apporter la paix lais le glaive ». Il signale que sa présence, son action,
sa parole, sa manière d’être n’apportent pas la paix… Il indique aussi qu’on
n’est pas croyant de père en fils. La foi est une relation personnelle avec
lui. Cette relation fait naitre des ruptures et des séparations : tous ne
partagent pas la même expérience, n’adhèrent pas à la même foi… Jésus ne s’en
réjouit pas, il le prévoit, il le constate… Dans une famille, l’un se
convertit, l’autre pas. Il y a cependant des familles, des communautés
chrétiennes. On n’est pas chrétien tout seul. Jésus est dérangeant et la vie
n’est pas toujours tendre.
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