Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Amos 7,12-15 ; Psaume 84 ; Ephésiens
1,3-14 ; Marc 6,7-13
Ce
temps d’été est un temps favorable pour les rencontres : la famille, les
amis, des personnes ou pays inconnus.
Le
Carmel aussi accueillera des personnes pour des stages, des retraites, des
recherches de vocation.
Ce
temps est favorable aux échanges d’idées, d’expériences, de connaissances, de
modes de vie ; où la canicule et la météo n’occupent pas forcément toutes
les conversations ; les événements du monde, la vie en société, les
religions, l’Eglise aussi, retiennent l’attention.
Ces
partages sont l’occasion d’exprimer ce qui nous tient à cœur, les valeurs qu’on
défend, nos façons de penser, de voir, de croire et aussi d’écouter, parfois
aussi dans la confrontation d’opinions divergentes.
C’est
l’invitation de la Parole de Dieu de ce dimanche, adressée par Jésus à ses
amis, à nous. Il les envoie, il nous envoie. Pas au bout du monde – c’est la
vocation de quelques-uns – mais il nous envoie là où on est… c’est tout près,
c’est là ; mais c’est parfois loin… loin pour rejoindre ce qui est proche.
Chaque
baptisé, confirmé, est témoin de Jésus là où il est.
A
qui Dieu s’adressait-il en appelant Amos pour être prophète, c’est-à-dire pour
être témoin de sa Parole ? C’est la première lecture.
« Je n’étais pas prophète, raconte Amos, j’étais bouvier. Je gardais les bœufs. Le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière
le troupeau. C’est lui qui m’a dit : « Va, tu seras prophète –
témoin de ma parole et de mon action » (Amos 7,14-15)
Dans
nos rencontres, nos échanges, nos partages, nous pouvons exprimer - comme
chacun - simplement ce qu’on croit, ce qui nous anime intérieurement, sans
grands discours - avec douceur et patience, dit Saint Pierre.
En
les envoyant, Jésus donne à ses amis quelques consignes pour être témoins.
C’est l’Evangile.
Il
insiste sur l’accueil – l’accueil réciproque – pour que le témoin soit écouté
et le témoignage reçu.
L’hospitalité
dont il est question ici n’est pas simplement matérielle, il s’agit de
l’hospitalité du cœur, où quelqu’un se sent écouté, accueilli dans ses
questions, ses soucis et ses joies, sans être jugé… Alors il pourra lui-même
accueillir et écouter quelques paroles de lumière, de courage, de force, pour
continuer ou reprendre la route.
Après
des rencontres, des échanges, au hasard de discussions, on entend dire ou on
dit nous-mêmes : « Oh ! Ça m’a fait du bien ! J’ai bien
aimé ce qu’elle ou il a dit. Ça fait réfléchir. On voit qu’il ou qu’elle croit. »
On
entend aussi l’inverse : « Il ou elle m’a saoulé avec ses théories,
j’ai pas pu placer un mot ! Si c’est ça ! »
On
ne se rend pas toujours compte, mais l’impact que peuvent avoir nos paroles,
nos attentions, notre écoute, notre paix intérieure, c’est l’hospitalité dont
parle Jésus. Cet impact est important dans des conversations qu’on croit
banales et qui sont lourdes de résonnances intérieures.
L’hospitalité
du cœur, de l’esprit, est la qualité du témoin, surtout si sa parole sonne à
peu près juste avec sa vie – ça ne l’est jamais totalement – condition pour
qu’une parole, un témoignage, soient crédibles.
« Etre
témoin, dit Jésus dans cet envoi, c’est se désencombrer de soi-même pour faire
un peu de place à l’autre, aux autres qu’à nous-mêmes. »
« Ils faisaient des onctions
d’huile et guérissaient les malades » (Marc 6,13).
Gardons
l’esprit et non la lettre. L’huile est ce qui apaise, adoucit. Il y a tant de
manières de favoriser une guérison et d’apaiser, d’adoucir.
En
début de semaine, je rencontre dans la rue à Lons une maman que je connais,
avec son petit garçon. On se dit bonjour. Elle dit à Florian : « Dis
bonjour au Père. Tu le reconnais, c’est lui qui dit la messe. » On se dit
bonjour et aussitôt il dit à sa maman : « Dis, Maman, c’est les vacances,
on va pas à la messe ! »
La
maman a essayé de lui dire gentiment : « Il n’y a pas de vacances
pour aimer Jésus… »
Ce
temps peut être un temps favorable, temps d’être tout simplement croyant.
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