P JM Bouhans
La communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse
et Aaron. C’est une expression que l’on retrouve souvent, tout au long de la
marche au désert : récrimination contre Moïse et Aaron, et parfois aussi
récrimination contre Dieu… Dieu propose un avenir aux fils d’Israël et ils se
mettent à regarder en arrière : les marmites de viande de l’Egypte et le pain à
satiété. Alors Dieu va mettre le peuple à l’épreuve ; une autre expression qui
revient souvent pour dire soit que les fils d’Israël mettent Dieu à l’épreuve ;
soit que Dieu met son peuple à l’épreuve et c’est ici le cas. Dieu a donne
l’abondance à son peuple : des cailles et la manne… Ils retrouvent donc d’une
certaine façon l’abondance de l’Egypte… mais se souviennent-ils de l’épreuve
qui a touché ce peuple de l’abondance ? Là est bien le problème. Dieu
pourrait-il se comporter envers son peuple comme avec l’Egypte ? Voilà bien ce
qui est en train de se jouer…
Dans l’évangile de la fête de ste Marie-Madeleine :« Femme
pourquoi pleures-tu ? » la question est posée deux fois : tout d’abord par les
deux anges vêtus de blanc puis par le supposé jardinier. Ni les premiers, ni le
second ne donnent d’information sur la résurrection comme dans les autres
évangiles. La résurrection de Jésus est une expérience à vivre personnellement.
Voilà ce qui est proposé à Marie Madeleine. Son expérience : elle venait au
tombeau – le mot revient 4 fois dans les premières lignes -, les yeux embués de
pleurs – cela est répété deux fois – et cela contraste avec une finale très
alerte : « Marie-Madeleine s’en va annoncer aux disciples j’ai vu le Seigneur
et elle raconta ce qu’il lui avait dit. » Quel changement quand quelqu’un fait
cette expérience !
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