P JM Bouhans
Et puis, vient tout un rituel de préparation : les
vêtements sont lavés… Le peuple se sanctifie… L’entrée en terre promise devient
donc comme un objectif second derrière la proposition d’une théophanie : Dieu
descendra sur la montagne pour affirmer sa puissance mais aussi pour parler à
Moïse et ainsi soutenir son autorité. « Je vais venir vers toi pour que le
peuple, qui m’entendra te parler, mette sa foi en toi, pour toujours ». Dieu
explique ainsi son projet à Moïse. La théophanie du Sinaï met en œuvre quantité
d’éléments de la création et en elle-même, elle n’est pas menaçante. Moïse
parle et Dieu le créateur et maitre de l’histoire lui répond.
Dieu veut se révéler à ce peuple difficile de l’Exode et
dans l’évangile, Jésus a repéré l’endurcissement de ses auditeurs : « ils
regardent sans regarder, ils sont devenus durs d’oreilles, leur cœur ne
comprend pas … et moi je les guérirai » affirme-t-il. Le peuple de Moïse et
celui de Jésus est atteint des mêmes symptômes. Isaïe lui-aussi au temps de
l’Exil expérimente l’endurcissement du cœur : c’est d’ailleurs de lui que vient
la longue citation que fait Jésus. L’endurcissement est-il une pédagogie de
Dieu ? Comme si Dieu laissait faire pour que l’homme expérimente que le péché
est un malheur non à cause d’un caprice de Dieu mais parce qu’il en est
réellement ainsi. Le même Isaïe attend la venue d’un serviteur qui guérira
l’endurcissement du peuple. Jésus inaugure ce temps mais pas encore pour tous
seulement pour ceux qu’il appelle les « tout petits », ceux qui viennent à lui
pour lui demander le sens des paraboles. Les paraboles entrent dans la
stratégie pour guérir de l’endurcissement du cœur. Les paraboles : une bonne
opération contre l’endurcissement du cœur.
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