P JM Bouhans
Après la Loi des dix Paroles, - entendue par le peuple
depuis le bas de la montagne - viennent des décrets d’application de toutes
sortes : lois sociales et commerciales, organisation du culte, de la Demeure de
Dieu, des prêtres. Dieu confie à Moïse les Tables de la Loi, tables de pierre,
écrites du doigt de Dieu. Puis c’est l’affaire du veau d’or ; le bris des
tables de la Loi et la destruction du veau d’or. L’alliance est à refaire.
Moïse établit la Tente de la Rencontre en dehors du camp
- à ne pas confondre avec la Demeure de Dieu qui reste à construire au milieu
du peuple - . C’est là que « le Seigneur parle avec Moïse face à face, comme on
parle d’homme à homme »… Elle est caractérisée par la présence de la nuée, qui
depuis le passage de la mer, signale la théophanie, la manifestation de Dieu.
Moise remonte sur la montagne : pour Dieu, l’alliance ne change pas mais cette
fois, c’est Moïse, qui écrit la Loi des Dix paroles sur les tables de pierre.
Avec l’évangile, nous sommes dans le troisième discours,
le discours en paraboles. Il est bon de le rappeler car les fêtes nous ont
souvent fait passer par des itinéraires bis en dehors de la route de la lecture
continue. Aujourd’hui, l’explication de la parabole de l’ivraie, nous place
dans la même situation que la première lecture : que faire quand le mauvais se
met en travers du projet de Dieu ? Une histoire de zizanie ! c’est le nom grec
ou espagnol de l’ivraie, cette mauvaise herbe, un faux blé qui ne fructifie
pas. Jésus donne un lexique en sept éléments - un chiffre cher à Matthieu - :
celui qui sème, le champ, le bon grain, l’ivraie, l’ennemi qui l’a semée, la
moisson, les moissonneurs… La parabole de l’ivraie nous disait surtout ce qui
se passait avant la moisson et l’explication se place surtout après la moisson
: elle prend les allures de« petite apocalypse », donne à voir ce qui se passe
à la fin des temps : Le fils de l’homme, les anges qui viennent avec lui…
L’explication est toute entière tournée vers le Jugement et pourtant elle n’a
rien de moralisant : elle reste dans la ligne de la parabole à savoir que le
jugement viendra en son temps et qu’il ne faut rien précipiter. A trop vouloir
sarcler quand la terre est trop sèche, on casse les petites racines et la
plante peut en souffrir et même mourir. Les jardinières le savent bien.
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