P JM Bouhans
Les dix paroles du code de l’alliance ne commencent pas
comme un recueil habituel de loi. Dieu commence par se présenter et rappelle
les circonstances d’une rencontre antérieure : la libération de l’esclavage. «
Je t’ai fait sortir » : cette parole identifie à la fois, l’auteur de la Loi et
son destinataire. Avant de donner sa Loi, Dieu marche avec son peuple et se
présente comme un Dieu jaloux et fidèle… Pour Israël, la Loi repose sur
l’histoire commune entre Dieu et le peuple ; et même si le peuple ne respecte
pas la Loi, le salut est comme une grâce antérieure : là est sa ‘gratuité’.
Cette Loi du désert réserve aussi des surprises : on
parle de ville – l’immigré qui est dans ta ville – alors qu’immigrés, ils le
sont tous mais dans le désert… On parle de la maison du prochain… c’est curieux
: ces rescapés du désert vivent sous la tente et non dans des maisons. Il y a
là des clignotants qui attirent notre attention sur la construction de ces
textes quand le peuple est établi ou revenu sur « sa » terre...
La Loi des dix paroles et la parabole du semeur font bon
ménage ce matin. Heureuse coïncidence de la liturgie. Une parole, les dix
paroles semées dans le cœur de chacun, quel sens cela peut-il avoir ? Si la
parabole concerne le grain dans le champ, l’explication nous emmène du côté de
la parole dans le cœur : il n’y a qu’un cœur mais différentes manières pour
chacun/e, pour chaque cœur de recevoir la parole. Il y a trois cas d’échec : ne
pas aimer la parole de tout son cœur – elle disparait, c’est le Mauvais qui
s’en occupe - ; ne pas aimer la parole de toute son âme – dès les premières
oppositions, elle trébuche, ne sert plus pour avancer- ; ne pas aimer la parole
de toute sa force – celui qui entend la parole en entend bien d’autres et ses
soucis sont ailleurs. Mais le cœur attentif peut porter du fruit : 100, 60, 30
pour un.
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