P JM Bouhans
Après déjà deux annonces de la passion, Jésus est en
route vers Jérusalem ; et des Pharisiens s’approchent de lui pour le dissuader
de continuer la route. « Pars, va-t’en d’ici : Hérode veut te tuer ». Jésus les
renvoie à Hérode : si quelqu’un doit changer, c’est bien Hérode mais lui Jésus
ne change pas et poursuit son chemin. Il traite même Hérode de renard ; il est
donc un personnage rusé et sournois qui donne la mort mais doit aussi
s’attendre à trouver en face de lui de la résistance. Jésus continue de marcher
vers Jérusalem. Et là, Jésus semble se détourner des Pharisiens – peut-être
sont-ils partis vers Hérode - et il se lamente sur Jérusalem : il le fait en la
nommant par deux fois « Jérusalem, Jérusalem » comme lors de la rencontre avec
Marthe en redoublant son nom. Une marque d’affection sans doute marquée aussi
de déception. Un clin d’œil aux pharisiens : ils étaient sans doute venus de
Jérusalem. Une invitation au changement qui ne s’adresse pas directement à eux
et leur laisse donc la liberté d’entendre ou de faire la sourde oreille, de se
retourner et de changer vraiment. L’image de la poule, serait alors un autre
clin d’œil à ce renard d’Hérode : en tout cas le message pour Jérusalem, et
donc pour ses habitants est clair : j’ai voulu et vous vous n’avez pas voulu…
tout est dit en deux mots. Quelle détermination chez Jésus !
Nous trouvons la même détermination chez Paul : « Dieu
est pour nous ». Cette affirmation ouvre une série de questions : qui sera
contre nous ? Qui pourra condamner ? qui pourra nous séparer de l’amour du
Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ?
le danger ? le glaive ? et nous reconnaissons là ce qui aurait pu détourner
Paul de son chemin. Et nous pouvons à certains moments connaitre les mêmes
questions , les mêmes épreuves. Jésus a bien dû connaitre ce même
questionnement : Hérode pouvait-il le séparer de l’amour du Dieu, du chemin de
l’amour ? Mais Paul retrouve bien vite la même détermination que Jésus : « nous
sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la
certitude, affirme-t-il, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu ».
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