P JM Bouhans
Jonas vient de vivre un temps de récollection dans le
ventre du poisson et nous le retrouvons transformé. Dieu lui lance le même
appel qu’hier et cette fois il y répond positivement. Il y a une pleine
adhésion du prophète au Seigneur. D’ailleurs il part tellement rapidement pour
Ninive que l’auteur n’a même pas le temps de nous dire quel chemin il emprunte,
combien de temps il met pour y arriver. L’auteur nous décrit Ninive comme une
ville extraordinairement grande : il faut trois jours pour la traversée mais
Jonas accomplit sa mission en un seul jour. Quel est son message : « Encore
quarante jours, et Ninive sera détruite ! »
La réaction des ninivites est surprenante. Ils se
convertissent et font pénitence « du plus grand au plus petit ». Mieux encore,
l’initiative populaire est officialisée et structurée par le roi de Ninive : il
décrète un jeune total sans manger, ni boire pour « hommes et bêtes, gros et
petit bétail ». L’histoire de Jonas n’a rien d’historique et pourtant, c’est la
première fois qu’un livre de la bible présente un peuple païen qui pratique la
même cérémonie liturgique pénitentielle que le peuple de Dieu… Alors que le
peuple de Dieu a tant de mal à se détourner du mal, les gens de Ninive sont
plus disponibles à la conversion que le peuple de Dieu.
L’évangile nous est bien connu. Il se trouve uniquement
dans l’évangile selon saint Luc. Cet auteur apprécie l’hospitalité : il raconte l’hospitalité de Lydie pour Paul à
Philippes. Il ne va donc pas critiquer Marthe qui accueille Jésus dans sa
maison. Mais le portrait contrasté de Marthe et de Marie est riche
d’enseignements. Jésus ne critique pas de service de Marthe ; il profite de son
accueil et reconnait sa peine. Mais Jésus fait la différence entre les
multiples occupations de Marthe, son agitation pour « bien des choses » et la
seule qu’a choisie Marie. A Marthe, Jésus ne demande pas de renoncer à son
hospitalité et à son service mais il voudrait que cela lui apporte joie et
rayonnement. Le pape François dans son encyclique Laudato si parle d’une « sobriété, et une capacité de jouir avec peu »
(222), d’une sobriété libératrice » (223). Marie a choisi la meilleure part :
c’est Jésus. Fait-il (part)ie de nos choix ?
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