Homélie du
33ème TOC 2019
Carmel de
Saint Maur - Père Maurice BOISSON.
Ml 3,19-20a ;
2 TH 3,7-12 ; Lc 21,5-19.
Cette année aura été particulièrement marquée
par des catastrophes naturelles : inondations, sécheresses, tremblements
de terre, tempêtes etc..., sans compter
les bruits de violences et de guerres...
L’Evangile de ce dimanche semble tout à fait
d’actualité : Jésus annonce des destructions, des catastrophes, des
persécutions, un scénario de fin du monde.
Jésus ne veut pas nous faire peur, il n’est
pas l’acteur d’un film d’horreur ! Il tourne nos regards vers la destinée
du monde, et la nôtre, vers un avenir qui se fait déjà aujourd’hui et ici.
Jésus stimule notre action contre toutes sortes de maux et de souffrances dans
l’affrontement entre les forces de destruction de l’humanité et les énergies de
vie, de fraternité et du soin de la création
Cet Evangile ouvre nos yeux, nos consciences,
notre agir, sur la solidarité entre les humains et la création... La création,
la nature, c’est du vivant. La vie existe sous différentes formes. On voit bien
que la création, ça bouge : elle s’épanouit ou elle se rebelle contre les
mauvais traitements... Elle aspire, elle aussi, dit Saint Paul « à la libération », elle est en
attente, elle aussi, d’un monde nouveau...
L’avenir du monde n’est pas dans les
catastrophes mais dans la réalisation de sa destinée : devenir le monde de
Dieu totalement, tout Amour, Beauté et Bonté et harmonie. Cette transformation
du monde commence ici et maintenant... « Ce qui arrive », dit Jésus, « vous amène à rendre témoignage ». Dieu n’est pas
l’auteur des catastrophes, il ne les veut pas comme parfois on le pense, il ne
veut ni souffrances, ni malheurs... Il ne prend pas la place de notre
liberté... Il est le « Créateur de
tout bien » nous dit la prière d’ouverture de cette messe. Il nous
indique la direction de nos choix et de nos existences : l’Amour, la
Justice, la Paix, le respect et le soin de la création et de la vie, la
confiance active en une promesse d’un avenir de bonheur pour l’humanité et la
création. « C’est par la
persévérance que vous obtiendrez la Vie », c’est la dernière ligne de
cet Evangile. La persévérance, c’est ne pas nous arrêter à l’immédiat en
pensant que cet immédiat est définitif et inchangeable. La persévérance, c’est
croire à un avenir : c’est possible qu’il soit autre que le présent. La
persévérance : le mot originel veut dire « force de résistance dans la durée ». Jésus nous met en
garde contre la tentation du « n’importe quoi » : ne vous
laissez pas égarer, ne marchez pas derrière ceux qui proclament n’importe
quelle théorie. Combien de fois, depuis 2000 ans, ça devait être la fin du
monde ! « Ce qui se arrivera »,
dit Jésus, « n’est pas encore la fin ».
« Vous ne connaissez ni le jour, ni
l’heure... », «Mais ne restez pas affairés
sans rien faire » dit St Paul dans la 2ème lecture « Travaillez dans le calme » à la
réussite de ce monde, de la vie, de la fraternité, du soin de la création. Ça
commence en nous-mêmes, dans notre cœur, maintenant et ici. Le message de ce
dimanche tourne nos regards, non pas seulement vers les catastrophes, mais vers
l’énergie intérieure du Bien qui travaille le monde et nos cœurs. A cette force
intérieure, énergie de Dieu, nous sommes invités à collaborer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire