Quelques réflexions- 8 Novembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Paul
note dès le début de la lecture d’aujourd’hui trois dimensions qui montrent la maturité
de la communauté chrétienne de Rome : les bonnes dispositions, la connaissance
de Dieu, la capacité de se reprendre les uns les autres. Paul explique également
son ministère : annoncer l’évangile pour que les nations puissent porter à
Dieu leur offrande. La fierté de Paul, c’est ce que le Christ a fait par lui,
la grâce qu’il a reçue : il n’a été qu’un serviteur, un révélateur des
œuvres de Dieu.
Nous
avons entendu hier deux des trois paraboles de la miséricorde ; nous avons
laissé côté le père et ses deux fils pour entendre aujourd’hui la parabole du
gérant habile. Cette parabole, constatons-le s’adresse aux disciples. Mais les
pharisiens sont là pour l’écouter ; Luc dit après la parabole qu’ils
tournaient Jésus en dérision parce qu’ils aimaient l’argent.
La
parabole est provocante : voilà un homme mis à pied pour mauvaise gestion,
promis au chômage et même à mendier. La puissance de son patron n’est pas
absolue. Mettre à pied son gérant est une chose mais lui demander de rendre son
tablier en est une autre. Le coup de génie du gérant sera de mener cette
dernière opération à son profit. Comme le fils de la parabole qui précède, il
cherche comment assurer son avenir. Il prend une décision. « Je sais ce
que je vais faire, dit-il, pour que des gens m’accueillent chez eux ».
Mais Luc ne nous dit pas de quoi il s’agit. C’est son talent de conteur.
Et
il appelle les débiteurs de son maitre pour leur ristourner une partie de leur
dette. S’agit-il d’une opération frauduleuse ? Ou abandonne-t-il la part
qui lui revient des ventes que fait le domaine de son maitre ? Il
abandonnerait alors même ce qui lui revient pour assurer son avenir… Comme s’il
jouait son va-tout pour avoir des amis qui assurent son avenir. Les
spécialistes de la Bible se partagent sur ce sujet. La dernière remarque aussi peut
surprendre : est-elle de Jésus ou du maitre : de toute manière, elle
nous recentre bien sur la pointe de la parabole. Cette pointe de la parabole,
c’est bien l’habileté, l’astuce, la débrouillardise du gérant et non sa
malhonnêteté… La parabole n’insiste pas sur ce qu’il a fait de malhonnête mais
nous dit comment il a su rebondir…
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