Quelques réflexions- 6 Novembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Paul
parle des dettes d’amour que nous pouvons avoir entre nous, une dette d’amour
est par nature insolvable. On peut avoir des dettes envers une mère porteuse
mais on ne paye pas sa maman qui nous a porté avec amour pendant neuf mois. L’amour
dépasse alors ce que propose la loi.
Ce
que propose la Loi : la liste des commandements ne sont que des
applications particulières qui se rejoignent dans un seul commandement qui les
résume, les récapitule tous : la charité. On pourrait presque dire que pour
Paul, la mission de l’autorité est d’arrêter le mal par la Loi et l’espérance
du disciple de Jésus Christ est d’arrêter le mal par l’amour.
Dans
l’évangile, Jésus se montre plus exigeant pour les disciples que dans le même texte
de Matthieu qui parle seulement d’abandonner père et mère. Ici la liste des
abandons s’allonge avec l’épouse, les enfants, les frères et sœurs, et même la
propre vie. Puis Jésus souligne une autre exigence pour être son
disciple : marcher à sa suite n’est pas suffisant. Pour être son disciple
il faut porter sa croix et le suivre. Et à la fin de la lecture vient encore une
autre exigence : renoncer à tous ses biens. Ces exigences servent de cadre
aux deux paraboles qui illustrent à leur manière les exigences que Jésus vient
de poser.
Les
deux paraboles sont concrètes : personne ne construit une tour sans
réfléchir sur ce qu’il doit faire pour la terminer. L’évangile que Jésus
propose c’est pour construire la vie. Et il n’est pas possible de vivre une vie
selon l’évangile, de « vivre à la Jésus » sans réfléchir sur les
décisions à prendre à chaque instant. De même, personne ne va affronter un adversaire
beaucoup plus puissant sans réfléchir auparavant si ce combat se terminera en
victoire ou en déroute. Suivre Jésus, c’est affronter les adversaires du règne
de Dieu et de sa justice. Il n’est pas possible de lutter pour le règne de Dieu
n’importe comment. Nous avons à le vivre avec lucidité, responsabilité,
décision. L’important est alors de commencer par s’asseoir. Pour penser
l’investissement nécessaire pour construire la communauté dans le monde
d’aujourd’hui. De faire autrement, notre évangélisation restera une tour
inachevée.
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