lundi 30 novembre 2020

Homélie 1er dimanche de l’Avent. Année B

Homélie 1erdimanche de l’Avent. Année B

Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.

Is 63,16B-17.19b à 64, 2b-7 ; PS 79 ; 1 Co 1,3-9 ; MC 13, 33-37

Le temps de l’Avent est « Celui des âmes intérieures » écrit Sainte Elisabeth de la Trinité (Lettre 25,4). Ce n’est pas le temps des confinements intérieurs qui replient sur soi et ferment les yeux sur les difficultés du temps !

Ce temps des « Âmes intérieures » est celui de l’accueil, en nous-mêmes, d’une Présence et d’une Promesse, source d’énergie, permettant de traverser les turbulences et les écueils rencontrés sur nos routes quotidiennes. C’est le temps de l’accueil de « Celui qui nous fera tenir fermement » dit la 2ème lecture.

 La disposition intérieure, la clef pour vivre ce temps des hommes et ce temps de Dieu (c’est le même), cette clef nous est donnée par la Parole de Dieu de ce 1er dimanche : « Restez éveillés, veillez, ne soyez pas endormis » nous dit Jésus. Il ne s’agit pas du sommeil physique dont nous avons besoin, pour pouvoir veiller il faut aussi dormir  sinon on ne tient pas longtemps ! Il s‘agit, ici, de tenir dans la durée. « Soyez toujours prêts » dit encore Jésus « à ouvrir la porte à celui qui vient à l’improviste frapper à votre porte, la porte de votre cœur. »

 Jésus, le Christ, est déjà venu à un moment de notre histoire, c’est la fête de Noël. Il est toujours là, comme ce matin, au milieu de nous. Il reviendra, un jour inconnu, achever son Royaume : notre propre monde transformé en un monde d’Amour et de Paix. Ce sera la fin, non pas du monde mais d’un monde devenant Terre Nouvelle de Dieu. C’est l’Evangile de ce jour : un homme part en voyage et confie tout pouvoir à ses serviteurs. Il fixe le travail à chacun et leur demande d’être prêts quand il reviendra.

Cette histoire évoque l’absence visible du Christ, pendant laquelle il nous confie ses biens et son œuvre à continuer. L’attente de son retour n’est pas passive, comme lorsqu’on attend un train en lisant un journal. Quels biens Dieu peut-il nous confier sinon ce qu’il a de plus précieux : ses enfants et le monde dans lequel ils vivent pour qu’ils s’y trouvent bien. Il nous confie la mission que son Fils a accompli sur la terre en son Nom : prendre soin des autres, aider, secourir, consoler, écouter, relever, redonner courage et faire humblement ce qui est à notre portée pour apporter une touche de mieux, de meilleur, de fraternité, là où nous sommes. C’est cela  « rester éveillés » répète Jésus.

 Le sommeil ou l’assoupissement risquent de nous gagner : ceux des habitudes, de la lassitude, des incertitudes sur l’avenir, du repli, de la fatigue du recommencement etc... Veiller c’est espérer, et espérer activement dit Sainte Thérèse d’Avila, c’est « commencer toujours » (Fondation 29,30).

Qu’est-ce que  veiller, sinon espérer... « L’Espérance est une petite fille de rien du tout venue au monde un jour de Noël » écrit Péguy. « Elle ne va pas de soi, elle voit ce qui n’est pas encore et ce qui sera, elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera ».

 Dans les situations difficiles d’aujourd’hui, Dieu « ne nous cache pas son visage » comme dit la 1ère lecture. A nous de le découvrir dans « nos âmes intérieures » et de le révéler pour « aller avec courage sur les chemins de la Justice, de la Paix et de la Fraternité », comme nous l’avons prié au début de cette messe.

 

En Avant pour un BON AVENT. !

 

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