samedi 21 novembre 2020

Solennité du Christ Roi de l’Univers A. Méditation du Père Maurice BOISSON.


Solennité du Christ Roi de l’Univers A.

Méditation du Père Maurice BOISSON.

Carmel de Saint Maur, le dimanche 22 novembre 2020.

Ez. 34,11-12.15-17; 1Co 15,20-26.28; Mt 25,31-46.

 

 

Dans notre société française, le Roi n’a guère la cote ! Pourtant, c’est un titre couramment donné à celui qui est le plus fort, le plus puissant, le meilleur dans sa spécialité... ou à celle qui est la plus belle, appelée Reine avant d’être Miss !...

 Jésus, le Christ Roi, bouscule nos représentations d’un roi à la manière du monde :

-          Qui donc est-il ce Roi dont les sujets sont ses frères et sœurs et ses amis ?

-          Un Roi sans palais et sans armée, une crèche fut son  berceau, un ânon sa voiture officielle, sa couronne est tissée d’épines,

-          Son sceptre royal ? : Ses mains qui guérissent, bénissent, pardonnent, redonnent vie...

-          Son peuple est sans frontières, sa cour et ses plus proches sont les blessés et les paumés de la vie...

Oui,  « Qui est-tu Roi d’humilité ? » (F.231).

 La 1ère lecture nous donne quelques traits de son visage et de son cœur. Ce Roi, il est un Bon Berger portant sur ses épaules une brebis retrouvée, « égarée un jour de nuages et de sombres nuées ». Ce Roi prend soin des brebis blessées et rend des forces à celles qui sont malades.

 La 2ème lecture complète ces quelques traits. Ce Roi, apparemment faible et impuissant, est le seul Roi vainqueur de la mort et du mal. Quand viendra le moment, le Christ Roi remettra à son Père ce Pouvoir reçu de Lui : le Pouvoir de l’Amour, le seul Pouvoir qui vaille.

 Non, Jésus le Christ, n’est pas Roi à la manière du monde mais à la manière de Dieu : pour le monde. Régner, selon Dieu, n’est pas dominer, asservir, écraser, mais Aimer. C’est la seule Loi de son Royaume. Elle nous est redite dans l’Evangile de cette fête : c’est la Loi de la Charité (« Agapé » : aimer à la manière de Dieu). Elle est la clef décisive de notre avenir définitif : « Ce que tu as fait à l’autre – ou pas fait – c’est à moi que tu l’as fait, ou pas fait ».

 Nous ne rencontrons pas tous les jours des gens qui ont faim, sans vêtement, en prison etc ... Le plus souvent, nous côtoyons et connaissons des personnes à propos desquelles Jésus nous dira :

-      J’avais faim d’un peu d’attention, d’amitié, de réconfort, d’écoute, et tu t’es arrêté près de moi, tu m’as passé un coup de fil... ou tu es resté insensible...

-      J’avais soif d’un regard compatissant et d’une parole tonifiante comme « l’Eau Vive » (comme la Samaritaine)....

-      J’étais étranger à vos « entre soi » ... tu as entrouvert la porte...

-      J’avais besoin comme d’un vêtement, pour cacher et taire mes misères et mon froid intérieurs...

-      J’étais en prison, en moi-même, dans mon histoire et mes histoires, tu as ouvert une lucarne pour qu’arrive un peu de lumière.

-      J’étais malade, ça n’allait pas dans ma tête, dans mon corps et mon cœur : tu m’as apporté le meilleur remède : ta présence, même de loin...

 Tous ces petits gestes ont une immense portée : ils sont ton « A-venir » dans mon Royaume.  « Tu seras jugé sur l’Amour ! » (Saint Jean de la Croix).

 Voilà la Royauté du Christ ! Le Royaume de Dieu ! La Préface de cette messe nous le décrit encore :

« Un Règne sans limite et sans fin,

Règne de Vie et de Vérité, de Grâce et de Sainteté,

Règne de Justice, d’Amour et de Paix... ».

Le futur est déjà commencé... il se fait aujourd’hui... « Le Règne de Dieu est parmi vous »  (Luc 17,21).

 Le Christ Roi est « L’Amour qui nous attend au terme de l’histoire, son Royaume s’ébauche à l’ombre de la croix, déjà sa lumière traverse nos vies... » (E. 173.1).

 

 

 

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