14 novembre 2015 - Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Romains 8,28-35.37-39 ; Psaume 23 ; Matthieu
5,1-12
Hier
matin, la Prieure, Sœur Odile m’a conduit vers Sœur Claire. J’ai prié près d’elle ;
j’ai vu son visage.
J’ai
très peu connu Sœur Claire. Son visage m’est apparu comme un beau reflet de
paix intérieure, de calme, de présence.
En
quelques minutes, je me suis imaginé Sœur Claire parlant avec le
Seigneur : « Tu sais, samedi, c’est la fête de tous les saints de notre
grande famille du Carmel ; ça tombe bien qu’ils m’accompagnent et
m’accueillent à mon arrivée vers toi. Bien sûr, Seigneur – disait Sœur Claire –
je ne suis pas à la hauteur de toutes les saintes et tous les saints du Carmel,
tu le sais bien, mais ils vont me partager ta miséricorde infinie. »
En
plus, c’est samedi, ce jour consacré à la Vierge Marie en souvenir de sa foi
qu’elle a su garder un certain samedi saint. Et Sœur Claire
d’ajouter : « J’avais pris son nom, avec celui de mon Baptême, à
ma Profession religieuse : Sœur Claire de la Vierge Marie. »
…Et
j’imaginais le Seigneur, ouvrant ses bras et son cœur, dire à la Sœur :
« Réjouis-toi, entre dans la joie de ton Seigneur. »
C’est
la communion des saints, la Toussaint du Carmel ; Sœur Claire accueillie
dans ce peuple immense ce celles et ceux qui ont cherché Dieu, qui l’ont prié,
qui l’ont fréquenté, qui ont communiqué à d’autres les trésors de cette quête
de Dieu ; entre autres le trésor d’indiquer le sentier de la montagne des
Béatitudes, passant aussi par les épreuves et les peines.
En
écoutant quelques témoignages sur Sœur Claire, j’ai retenu quelques lumières,
jalonnant ce chemin des Béatitudes :
- Elle
a marqué les communautés où elle vécut sa vie religieuse.
- Elle
a « touché » les gens de la maison Saint François, l’EHPAD où elle a
vécu ses deux dernières années.
- Elle
avait des liens forts avec sa famille…
Autant
de parfums des Béatitudes, au creux du quotidien, des épreuves, des faiblesses,
des générosités. C’est le chemin dont nous parle aussi Saint Paul dans la
première lecture, fait de croix, de blessures, d’accidents de santé, mais où
l’amour du Christ ne manque pas.
« Rien ne peut nous séparer de
l’amour du Christ… » (Romains
8,28-35) …même pas la mort.
On
peut penser que Sœur Claire méditait cette parole de Sainte Thérèse de
Lisieux : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie » (Lettre 244,
9 juin 1897, à l’Abbé Bellière).
L’amour
est vivant par-delà la mort.
« Je
sais que le Christ habite en mon cœur », écrit Sœur Claire, dans ces
paroles au dos de la feuille de célébration.
En
accompagnant notre Sœur, nous pouvons rendre grâce pour toutes celles et ceux
qui ont offert à Dieu : leur vie, leur amour, leur prière, leur bonté,
pour rendre visible et crédible la direction du chemin qui conduit à l’Amour, à
Dieu ; ce « sentier de la sainteté des gens ordinaires »,
dit Madeleine Delbrêl.
Après
les horreurs des attentats de cette nuit, on comprend encore davantage la
nécessité de prendre ce chemin des Béatitudes, de la fraternité, de l’amour du
Christ.
« Rien ne peut nous séparer de
l’amour du Christ », si nous
prenons le chemin des Béatitudes, qui nous conduit à l’amour de nos frères et
sœurs.
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