P JM Bouhans
On pourrait croire que l’auteur du livre de la sagesse
est un philosophe, quelqu’un qui aime les idées. Ce n’est pas le cas : pour
nous parler de la sagesse, il établit vingt et un traits particuliers pour nous
en faire la carte d’identité. Je ne vais pas les reprendre maintenant. Vous
referez le tour de ces traits particuliers de la sagesse. Il y a là un effort
remarquable de l’auteur pour expliquer ce que tout juif croit à des gens d’une
autre culture, dans le langage du monde grec. C’est tout un effort d’inculturation,
pour dire aux hommes de son temps quelque chose qu’ils puissent comprendre.
Mais celui qui écrit ne s’enferme pas dans des idées ; cette sagesse qui existe
d’âge en âge et d’un bout du monde à l’autre transforme l’espace et le temps,
toute notre histoire. L’auteur la propose à chacun et chacune d’entre nous pour
devenir toujours plus « ami du bien », « ami des hommes », « ami de Dieu ».
La sagesse déploie sa vigueur d’un bout du monde à
l’autre, et Jésus rappelle aux pharisiens d’abord, à ses disciples ensuite que
le Règne de Dieu est bien là déjà présent comme l’éclair qui illumine l’horizon
d’un bout du monde à l’autre. Mais personne ne peut dire où est l’éclair :
est-il là ou bien ailleurs ? Le Règne de Dieu n’est pas un phénomène météorologique
et Météo France n’est pas chargé d’annoncer sa venue… de décider une alerte
rouge pour annoncer l’endroit de ce Règne de Dieu ou le temps du jour du Fils
de Dieu. Mais c’est bien plutôt nous tous et toutes qui avons la responsabilité
d’annoncer ce Règne de Dieu et ce Jour du Seigneur déjà là, de témoigner
comment ils transforment notre espace et notre époque, toute notre existence à
travers les tâtonnements de nos engagements, à travers les engagements discrets
mais fermes de nos vies, à travers notre manière d’être « ami du bien, ami des
hommes, ami de Dieu ». Le jour du Seigneur, c’est comme un éclair, comme une
lumière ; c’est donc chaque fois que je sors des ténèbres de mon cœur, et
qu’avec la grâce de Dieu, avec l’éclair de sa lumière, je peux découvrir le
visage de Dieu et le reconnaitre comme Père ; découvrir le visage de tout autre
et reconnaitre en lui un frère, une sœur. Il s’agit d’ouvrir les yeux, un
éclair ça passe si vite !
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