P JM Bouhans
La vision de Daniel surprend et nous pose question :
Daniel si habile pour décrypter les signes, les songes, semble ébranlé devant
la vision et reste comme un spectateur incapable de comprendre. Il lui faut
regarder et encore regarder… le verbe regarder revient huit fois dans le texte.
C’est bien le signe que regarder n’est pas quelque chose de facile et cela
prend du temps. Et que voit-Daniel ? Quatre monstres terrifiants surgis du
chaos primitif ; un lion/moitié aigle, un ours, une panthère/moitié oiseau, une
quatrième bête pas vraiment identifiée, innommable, avec des dents de fer, avec
dix cornes plus une onzième qui pousse, et qui a comme des yeux d’homme et
vomit des propos délirants. Rappelons-nous la statue qui s’est écroulée il y a
quelques jours faite de quatre matériaux différents : les royaumes qui
voulaient anéantir le peuple de Daniel.
Et un vieillard apparait, un fils d’homme pour juger et
retirer le pouvoir des monstres, rassembler les peuples et faire quelque chose
de plus durable. L’ambiance change : tout est plus calme, plus majestueux… Le
contraste est fort avec l’activité débordante et destructrice du début. Ce Fils
d’homme va devenir un personnage central dans la suite du livre de Daniel, et
deviendra le « Fils de l’homme » dans les évangiles, un titre que Jésus
emploiera pour se désigner lui-même. Il y a donc là un personnage céleste.
Et quand le fils de l’homme est là, c’est une belle
saison comme lorsque débourre la végétation des figuiers, un des premiers
arbres qui démarre. Il fait encore froid, c’est encore l’hiver mais dejà il
annonce l’été. Comme cette femme algérienne qui le soir des attentats à Paris,
alors qu’il n’y a plus de métro, invite deux femmes qui n’ont pas pu rentrer
chez elles à passer la nuit dans son logement de 9 mètres carrés de son
logement. Dans l’horreur, elle se permet d’ouvrir sur l’espérance. Jésus va
plonger dans la mort et il nous parle de la saison des figues… On n’est plus
dans les bouleversements des lectures d’évangiles entendues ces derniers jours.
Bien sûr il y a toujours des bouleversements.
« le ciel et la terre passeront… mais mes paroles ne passeront pas »
- Jésus sait qu’il y aura aussi du
durable.
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