P JM Bouhans
Une parabole qui ne se trouve que dans l’évangile selon
saint Luc. Un maitre et son esclave : une situation somme toute assez courante
à l’époque de Jésus et dans les premiers siècles. Quand il rentre des champs,
l’esclave commence une seconde journée : il doit encore préparer et servir le
diner à son maitre, faire tout ce qu’on lui ordonne.
A l’époque de la rédaction des évangiles, les rôles dans
la société sont bien définis : le maitre est le maître et l’esclave est
l’esclave ; et, l’auteur nous place, nous les auditeurs de la parabole, tout
d’abord, dans la situation du maitre : « diriez-vous à votre esclave : assied
toi, je te prépare le diner ? Ne diriez-vous pas plutôt : prépare-moi le diner
? Et alors seriez-vous reconnaissant ? » Ces questions ne remettent pas en
cause la brèche sociale de l’époque mais lui laissent toute sa consistance. Et
à la fin, l’excès pour l’esclave dans cette parabole, c’est de reconnaitre
qu’il n’est qu’un simple serviteur alors qu’il vient d’accomplir une seconde
journée de travail. Luc nous a fait alors prendre la place du serviteur. C’est
bien la parabole du serviteur qui exécute et qui fait. Juste avant les apôtres
avaient demandé à Jésus : « augmente en nous la foi ! » La foi ne se capitalise
pas comme sur un compte en banque. La foi est gratuite : le simple serviteur le
sait bien.
La première lecture fait le tour de ce que sait le simple
serviteur, sur la mort par exemple. Sa manière de voir est différente de celle
de l’insensé. L’auteur du livre de la sagesse nous présente ici trois regards
sur la mort. Pour l’insensé, la mort est : tourment, malheur, fin, châtiment…
Le croyant la regarde comme une épreuve certes mais l’épreuve d’un métal qu’on
affine, comme une offrande que Dieu accueille, comme l’attente de la venue de
Dieu. Et tous ceux et celles qui furent de simples serviteurs continueront
alors leur simple service : c’est alors un regard d’espérance. Ils jugeront les
nations : ils auront pouvoir sur les peuples ; ils comprendront la vérité ; ils
resteront dans l’amour ; près du Seigneur. Seule restera la foi… et les humbles
serviteurs ! Augmente en nous la foi.
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