P JM Bouhans
Nous avons l’habitude de gaspiller du papier. Il est si
facile de faire des photocopies. Quand l’auteur de l’évangile répète par deux
fois « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »,
rien à voir avec nos photocopies ou un copier/coller. Le support sur lequel
écrit l’auteur de l’évangile et le travail du scribe reviennent chers. S’il
répète une question, c’est donc que cela a du sens.
La première question vient de Jean le Baptiste. Il est
comme pris de doute sur la personne de Jésus. Alors Jésus écoute les envoyés de
Jean. Il ne répond pas à la question par un oui ou par un non mais il leur
donne beaucoup plus. Il guérit les malades et renvoie les envoyés auprès de
Jean. Ils deviennent des témoins qui diront ce qu’ils ont vu et entendu. Jésus
n’est pas prisonnier d’un peuple, pris dans le nationalisme qui marque
quantités de prophéties : son peuple, c’est celui des abandonnés. Il accomplit
ce qu’il a annoncé à Nazareth
Cinquante ans après Pâques, quand Luc écrit son évangile,
il y a toujours des communautés qui se réclament de Jean face au mouvement
chrétien qui vient de naitre. Elles aussi posent la même question : « Es-tu
celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ». Jésus n’est plus
là, mais les communautés chrétiennes continuent de faire signe aux communautés
de Jean. Les témoins n’ont pas de réponse toute faite mais continuent de dire
ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent.
Dans la première lecture et le psaume 9 fois le mot
juste/ justice et 3 fois le mot sauver/salut. La justice est dans la Bible une
manière de vivre avec celui qui est dans le besoin, - comme Jésus dans
l’évangile -. La justice est une dynamique et un projet qui établit dans un
climat de justice et place dans une relation juste avec Dieu et les autres. Le
salut c’est vraiment le don de Dieu. Le psaume est le psaume du retour de Dieu,
du retour de la prospérité après le retour de l’exil. Le retour du peuple a eu
lieu, le pardon divin a été accordée, mais encore faut-il pratiquer la justice
pour que se poursuive l’histoire du salut. Reprenons la fin du psaume : Justice
devant son visage marchera et mettra sur le chemin ses pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire