P JM Bouhans
En écoutant l’évangile d’aujourd’hui, comment ne pas se
poser des questions ? L’évangile rapporte comme un événement le massacre des
Enfants de Bethléem. Hérode n’était pas un tendre et sans doute capable d’un
tel massacre. Mais reste un problème spirituel pour les premières communautés
chrétiennes autant que pour nous : Dieu pouvait-il laisser périr des enfants
innocents de Bethléem et protéger seulement son Fils ? Qui donc est Dieu s’il chouchoute
ainsi son fils et laisse tomber les autres ? Qui est ce sauveur si sa présence
cause autant de massacres ? Ces questions peuvent ébranler et même conduire à
perdre la foi. L’auteur de l’évangile est quelqu’un de censé et connait les
questions que se posent les chrétiens des communautés. Hors du texte
d’aujourd’hui, quelques versets plus loin, il nous donne une piste. Au retour
d’Egypte, Jésus, Marie et Joseph rentrent à Nazareth, et on trouve l’indication
: il sera appelé Nazaréen - en note la Bible indique : - littéralement «
nazôréen » -. Et ce titre, - on le trouve ailleurs dans les Evangiles et les
Actes -, peut vouloir dire alors « mis en réserve ». Jésus est alors comme une
flèche que Dieu garde dans son carquois pour le moment de l’intervention auprès
des païens. Il continuera alors en toute maturité et liberté la relation
commencée lors de la visite des mages. Ils montraient déjà par leurs présents
que Jésus était roi, Dieu et homme mortel. Dieu ne protège pas son fils mais le
met en réserve jusqu’au temps de la Passion : Jésus n’échappe pas à la mort
mais l’affrontera plus tard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire