Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Isaïe 9,1-6 ; Psaume 95 ; Tite
2,11-14 ; Luc 2,1-20
C’est
le premier Noël. Nous venons d’en entendre le récit, dans sa simplicité :
un nouveau-né est couché dans une mangeoire, sur la paille ; c’est Dieu
venant habiter notre humanité - le cœur de tout homme - pour lui redonner une
dignité et un bonheur souvent mis à mal.
Aujourd’hui,
la mangeoire, l’étable, la crèche, c’est chacun de nous et c’est notre monde. C’est
dans notre cœur, nos vies, que Dieu vient « crécher » et y distribuer
les plus beaux cadeaux - ce qu’il est lui-même : Paix, Amour, Justice,
Miséricorde, Bonté… des cadeaux que nous avons à partager - là où nous sommes -
des cadeaux pour en faire, à notre tour, des cadeaux.
Ici,
dans cette chapelle, la porte s’est ouverte… sur la crèche, sur une présence. Un
berger un peu marginal, un ange tout réjoui, nous indiquent l’entrée où nous
accueillent Marie et Joseph, qui nous présentent l’enfant.
Entrons
dans une étable. Tout n’est pas d’une parfaite propreté et n’exhale pas un
parfum de chez Y – comme en nous-mêmes.
C’est
là que Marie et Joseph déposent le Fils de Dieu, sur la paille. Dans cette
étable se côtoient les entêtements de l’âne gris et du bœuf, et leurs
générosités à tirer les charrettes et à porter les fardeaux ; se côtoient
la douceur des brebis et leur capacité à s’égarer… étable où arrivent les
premiers qu’on n’attendait pas : ces garçons mal renommés, chapardeurs,
qui gardent les troupeaux. Leur cœur était disposé à entendre une bonne
nouvelle, leurs yeux étaient ouverts, et curieux, à la lumière d’une étoile,
leurs oreilles attentives à nos musiques et surtout à un message de paix et de
joie, de fraternité.
La
crèche, c’est nous-même, c’est en nous-même et dans notre monde
d’aujourd’hui ; dans les uns et les autres, Dieu vient habiter, prendre
chair et corps, en Jésus, le Christ. C’est la Bonne Nouvelle et la grâce de
Noël.
Si,
en cette nuit, la lumière éclaire nos vies, nos maisons, la lumière vient
surtout du dedans – si on fait fête et réveillon, la fête est au-dedans :
l’essentiel naît toujours de l’intérieur, d’une présence intérieure. C’est
comme les vitraux qu’on regarde de l’extérieur : quand vient l’obscurité,
la beauté des vitraux n’apparaît que s’ils sont éclairés de l’intérieur.
Laissons-nous
simplement éclairer intérieurement par une petite étoile, celle qui conduit à
l’étable, à la vraie lumière, à nos crèches intérieures – Etoile de Noël où
habitent Paix, Amour, Miséricorde et Joie – à consommer et à partager sans modération.
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