Carmel de Saint-Maur - Père Jean-Claude Crut
Genèse 3,9-15.20 ; Psaume 97 ; Ephésiens
1,3-6.11-12 ; Luc 1,26-38
François notre Pape invite à une année sainte – une
année de grâce pour l’Eglise –, en la plaçant sous le signe de la Miséricorde –
la miséricorde caractéristique de Dieu -, dont Jésus est le messager par toute
sa vie.
« A
travers sa parole, ses gestes et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la
Miséricorde de Dieu », écrit François notre Pape.
Il
caractérise cette miséricorde : elle est source de joie, de paix ;
-
elle est l’acte
ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre,
-
elle est la loi
fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur
le frère qu’il rencontre,
-
c’est le chemin
qui unit Dieu et l’homme.
Parlant
ainsi, notre Pape a tout naturellement choisi cette date d’entrée - ce porche
d’entrée dans l’année sainte -, une voie royale, incontournable : la fête
de l’Immaculée Conception. Il l’explique : Cette fête liturgique montre
comment Dieu agit dès le commencement de notre histoire. « Après qu’Adam
et Eve eurent péché, Dieu n’a pas voulu que l’humanité demeure seule et en
proie au mal. C’est pourquoi Marie a été pensée et voulue sainte et
immaculée dans l’amour, pour qu’elle devienne la Mère du Rédempteur de l’homme. Face
à la gravité du péché, Dieu répond par la plénitude du pardon » –
surabondance de la grâce de Dieu en réponse à l’abondance du péché de l’homme,
pour paraphraser Paul.
Je
note avec plaisir cette définition de l’Immaculée Conception de Marie : « Elle
a été pensée et voulue sainte et immaculée dans l’amour, pour qu’elle devienne
la Mère du Rédempteur de l’homme. »
J’allais
dire : ce n’est pas le tout d’être parfait au début ! Tout est
parfait quand c’est neuf, la plupart du temps, mais après un peu de
fonctionnement, les ennuis arrivent, les pannes se multiplient, etc. Il faut le
rester, saint et immaculé, toujours neuf et en parfait état de marche, en
vivant, en agissant - et c’est peut-être là que Marie nous enseigne comment se
maintenir en parfait état de marche dans notre tâche d’enfants de Dieu.
La
salutation de l’ange montre Marie dans une relation étroite, existentielle,
avec Dieu, comme peut l’être une vraie existence d’amour qui unit deux êtres. « Que serais-je sans
toi ? », dit la chanson. Que
serait Marie sans la présence de Dieu en elle depuis le début et au long de sa
vie ?
Je reprendrais
aussi sa réponse pour souligner ce lien étroit, fort, entre elle et Dieu :
« Je suis la servante du Seigneur,
que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1,38).
L’abandon
confiant – ce saut serein dans l’avenir - alors que tout était surprenant,
nouveau, inimaginable pour elle, non tracé, fait de questions, aussi ; cette
mise à disposition totale à Dieu, son « oui » à Dieu, pour la
réalisation de son projet : encore une façon d’éclairer le mot
« sainteté » de la définition du Pape.
Il
conviendrait de faire le lien entre « serviteur / servante » et
nos vocations à la suite du Christ, à devenir serviteurs, serviteurs
ordinaires, mais serviteurs présents, en donnant comme elle notre vie, notre
énergie, pour que l’homme vive.
Dieu
a aussi des projets sur nous, sur le monde et les hommes. Il nous veut aussi
saints, capables de répondre à son amour, non seulement à son endroit, mais
aussi envers nos frères ; et c’est sur ce point que - nous explique
François : « Il y a des moments où nous sommes appelés de façon
encore plus pressante à fixer notre regard sur la Miséricorde, afin de devenir nous
aussi signe efficace de l’agir du Père » (Bulle d’indiction de l’année
de la Miséricorde, paragraphe 3).
Ce
sera un moyen, un temps favorable pour l’Eglise.
Comment
aujourd’hui ne pas reprendre conscience de nos divers engagements pour les
renforcer, et comment ne pas rendre grâce, mesurant la confiance qu’il nous
fait, nous qui croyons à peine en
nous !
Je
vous laisse sur une note épiscopale : « Marie, elle est celle qui n’a
jamais refusé à Dieu la plus petite preuve d’amour » (Monseigneur Thomas).
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