mercredi 9 décembre 2015

Homélie Immaculée Conception 2015 -

Homélie Immaculée Conception 2015 -
Carmel de Saint-Maur - Père Jean-Claude Crut

Genèse 3,9-15.20 ; Psaume 97 ; Ephésiens 1,3-6.11-12 ; Luc 1,26-38

François  notre Pape invite à une année sainte – une année de grâce pour l’Eglise –, en la plaçant sous le signe de la Miséricorde – la miséricorde caractéristique de Dieu -, dont Jésus est le messager par toute sa vie.

« A travers sa parole, ses gestes et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la Miséricorde de Dieu », écrit François notre Pape. 

Il caractérise cette miséricorde : elle est source de joie, de paix ;

-         elle est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre,

-         elle est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre,

-         c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme.

Parlant ainsi, notre Pape a tout naturellement choisi cette date d’entrée - ce porche d’entrée dans l’année sainte -, une voie royale, incontournable : la fête de l’Immaculée Conception. Il l’explique : Cette fête liturgique montre comment Dieu agit dès le commencement de notre histoire. « Après qu’Adam et Eve eurent péché, Dieu n’a pas voulu que l’humanité demeure seule et en proie au mal. C’est pourquoi Marie a été pensée et voulue sainte et immaculée dans l’amour, pour qu’elle devienne la Mère du Rédempteur de l’homme. Face à la gravité du péché, Dieu répond par la plénitude du pardon » – surabondance de la grâce de Dieu en réponse à l’abondance du péché de l’homme, pour paraphraser Paul.

Je note avec plaisir cette définition de l’Immaculée Conception de Marie : « Elle a été pensée et voulue sainte et immaculée dans l’amour, pour qu’elle devienne la Mère du Rédempteur de l’homme. »

J’allais dire : ce n’est pas le tout d’être parfait au début ! Tout est parfait quand c’est neuf, la plupart du temps, mais après un peu de fonctionnement, les ennuis arrivent, les pannes se multiplient, etc. Il faut le rester, saint et immaculé, toujours neuf et en parfait état de marche, en vivant, en agissant - et c’est peut-être là que Marie nous enseigne comment se maintenir en parfait état de marche dans notre tâche d’enfants de Dieu.

La salutation de l’ange montre Marie dans une relation étroite, existentielle, avec Dieu, comme peut l’être une vraie existence d’amour qui unit deux êtres. « Que serais-je sans toi ? », dit la chanson. Que serait Marie sans la présence de Dieu en elle depuis le début et au long de sa vie ?

Je reprendrais aussi sa réponse pour souligner ce lien étroit, fort, entre elle et Dieu : « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1,38).

L’abandon confiant – ce saut serein dans l’avenir - alors que tout était surprenant, nouveau, inimaginable pour elle, non tracé, fait de questions, aussi ; cette mise à disposition totale à Dieu, son « oui » à Dieu, pour la réalisation de son projet : encore une façon d’éclairer le mot « sainteté » de la définition du Pape.

Il conviendrait de faire le lien entre « serviteur / servante » et nos vocations à la suite du Christ, à devenir serviteurs, serviteurs ordinaires, mais serviteurs présents, en donnant comme elle notre vie, notre énergie, pour que l’homme vive.

Dieu a aussi des projets sur nous, sur le monde et les hommes. Il nous veut aussi saints, capables de répondre à son amour, non seulement à son endroit, mais aussi envers nos frères ; et c’est sur ce point que - nous explique François : « Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante à fixer notre regard sur la Miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père » (Bulle d’indiction de l’année de la Miséricorde, paragraphe 3).

Ce sera un moyen, un temps favorable pour l’Eglise.

Comment aujourd’hui ne pas reprendre conscience de nos divers engagements pour les renforcer, et comment ne pas rendre grâce, mesurant la confiance qu’il nous fait, nous qui croyons à peine  en nous !

Je vous laisse sur une note épiscopale : « Marie, elle est celle qui n’a jamais refusé à Dieu la plus petite preuve d’amour » (Monseigneur Thomas).

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