Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
1 Samuel 1,20-22.24-28 ; Psaume 83 ; 1 Jean
3,1-2.21-24
Avis de recherche : un
jeune garçon a disparu au cours d’un pèlerinage. Ses parents sont inquiets et
le cherchent. Trois jours après : le jeune disparu a été retrouvé. Il
discutait avec les autorités religieuses. Ses parents l’ont ramené à la maison,
lui faisant des reproches, mais sans bien comprendre ce que ce garçon disait…
Sainte Famille ! La
famille de Jésus, Marie, Joseph, que nous fêtons aujourd’hui, n’a pas été
facile, ni exempte de tensions, d’épreuves, de choix difficiles. Dès l’origine,
d’ailleurs, la venue de l’enfant dans le couple a posé beaucoup de questions et
de difficultés, ils ont failli se séparer – et la naissance a été aussi cause
de beaucoup de joie.
Ça a dû être une épreuve
aussi, quand Jésus a posé le marteau, le rabot, la scie, pour quitter la
famille, le métier, le village, et partir pour une certaine aventure.
Douleur aussi, quand la maman
et quelques cousins partent à sa recherche pour le ramener à la maison, et à la
raison. « Il déraisonne, il perd la tête », disaient-ils. Et lui de
dire à tout le monde : « Ma
mère ? mes frères ? mes sœurs ? c’est celui qui fait le volonté
de mon Père » (Marc 3,32).
Sans parler de la fin
tragique de ce fils qu’on dépose dans les bras de sa mère en pleurs, après
l’avoir descendu mort de la croix. « Toi-même,
une épée te transpercera le cœur ! », avait prédit à la jeune
maman Marie le vieux Siméon (Luc 2,35).
Oui, Sainte Famille, non pas
famille sans histoires et sans difficultés. Oui, famille où l’amour et la
confiance ont permis de traverser les épreuves, où l’écoute d’une parole et
d’une présence intérieures, qui dépassent les projets immédiats, indiquent le
chemin de Dieu et le chemin de l’être humain.
Nos familles, sur bien des
points, peuvent ressembler à la famille de Jésus… Rappelons-nous aussi que
Joseph et Marie ont dû se réfugier en Egypte avec le bébé pour que celui-ci
échappe à la violence cruelle d’Hérode.
C’est aujourd’hui : les
familles, aujourd’hui, sont aussi malmenées par les modes de vie, les
conditions de vie d’aujourd’hui, et fragilisées par la faiblesse humaine. Dès
l’origine aussi, quand Caïn a tué son frère ! En même temps, elles restent
aujourd’hui dans les valeurs misent en premier par les jeunes et les moins
jeunes.
Les familles sont un lieu
irremplaçable des valeurs humaines, de la grammaire élémentaire de l’humanité,
qui constitue le cœur et le patrimoine de tout être humain. Lieu où se révèlent
la fragilité et la vulnérabilité, et en même temps où se vivent les belles
générosités, et les vrais dons de soi-même.
La nouveauté de Jésus est
d’élargir la famille au-delà des liens du sang. « Ma mère, mes frères, c’est celui qui fait la volonté de mon Père
des cieux. »
Une famille, c’est aussi une
communauté religieuse, une communauté chrétienne, une Eglise.
Les premiers chrétiens
s’appelaient les frères, les sœurs. Une assemblée de prière est une
famille, que le prêtre appelle frères,
sœurs. On s’appelle ma sœur, mon Père, ma Mère, frère, dans le langage religieux – ceci n’est pas seulement une simple
appellation ou un titre, mais une réalité, à réaliser, à vivre.
Sainte Famille, oui, parce
que habitée, irriguée, animée par l’Amour du Père, du Fils, de l’Esprit Saint.
Cet Amour nous est donné, est mis dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos
communautés, pour que cet Amour soit la source, le ciment, le but de nos
relations. L’Amour renvoie toujours à l’amour.
On serait bien naïf
d’idéaliser les familles, on serait bien aveugle de ne pas voir et de ne pas
reconnaître tout ce qui est vécu, pour le bien de chacun et de tous, à tous
âges, ces dons d’amour vécus souvent dans le secret des cœurs. On serait bien
suffisant de ne compter que sur nous-mêmes pour vivre en liens, qui demandent
soin, attention, guérison des blessures et la force d’aimer. Demandons cette
grâce aujourd’hui à la Sainte Famille.
1 commentaire:
MERCI AU PÈRE MAURICE BOISSON DE NOUS APPELER A REGARDER CE QUE NOUS VIVONS EN FAMILLE HUMAINE, EN FAMILLE RELIGIEUSE : NOUS RENDONS GRÂCE A DIEU PARCE QUE NOUS SOMMES AIMES ET NOUS EN APPELONS A SA MISÉRICORDE PARCE QUE NOUS AIMONS MAL !
"Et nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous" 1 Jean 4, 16
BONNE ANNÉE !
sr Madeleine Michel
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