mardi 22 décembre 2015

22 décembre 2015, Quelques pistes de réflexion

22 décembre 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
« J’ai obtenu cet enfant en réponse à ma demande. Je le donne à la demande du Seigneur pour qu’il en dispose ». Voilà ce qu’explique Anne, la maman de Samuel au grand prêtre qui, quelques années auparavant, l’avait humiliée, lui disant d’aller cuver son vin ailleurs alors qu’elle pleurait et priait le Seigneur pour avoir cet enfant. Elle n’était pas saoule et me saoulait pas Dieu avec ses prières ! Elle avait confiance tout simplement. Et la traduction liturgique a beaucoup simplifié les choses parce dans le texte original, on ne sait plus qui d’Anne ou du Seigneur a demandé cet enfant. Que retenir ? Samuel est donné à cette femme pour qu’elle le donne à Dieu. Il ne s’agit pas ici de sentiment, ni de mainmise sur la carrière du fils mais d’une attitude devant Dieu. Samuel est accueilli comme une grâce pour le restituer au Seigneur. Anne ouvre un long chemin… qui va de Silo à Jérusalem et bien d’autres cœurs s’y engagent à travers l’histoire. Le dernier verset : « ils se prosternèrent devant le Seigneur », c’est selon les manuscrits : au pluriel comme ici, au singulier dans d’autres manuscrits, au féminin ailleurs encore ou même quelquefois inexistant. Se prosterner devant le Seigneur : une grande liberté, aucune obligation, à chacun d’en décider. Le psaume qui a suivi, c’est précisément le cantique d’Anne : pour cela aussi, elle nous ouvre le chemin de la prière.

 Marie s’est mise en route sur ce chemin ouvert par Anne : attente d’un enfant pour le Seigneur, louange et prière devant Dieu… Et elle le reconnait : « Le Seigneur a regardé l’humiliation de sa servante ». Là, Marie parle vrai ; son humiliation vient des circonstances de sa grossesse : porteuse hors mariage d’un enfant conçu de père inconnu, elle est déchue de ses droits civils et religieux. Mais Dieu s’est penché et a vu… - et aurait-il pu ne pas voir ?-  alors tout n’est pas perdu. Marie se trouve alors chez Elisabeth et le sursaut de confiance suscité par l’accueil d’Elisabeth… - et l’exemple d’Anne leur ancêtre de jadis - les place toutes trois sur le même chemin de la louange et une louange à la mesure de la crainte, de l’humiliation première. C’est l’expérience aussi de ce matin : tout remettre à Dieu… avec le pain et le vin, la petitesse, l’humilité de l’offrande pour une grande louange !

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