P JM Bouhans
Dans une première étape de l’avent, les premières
lectures de la semaine nous font voyager avec Isaïe, et ses principales
annonces messianiques. Le messie, c’est celui qui donne à manger à son peuple
comme autrefois le roi Messie David avait le souci du ravitaillement de ses
compagnons quitte à passer les interdits et prendre les offrandes sacrées du
temple pour les nourrir. Et au final, c’était déjà Dieu qui nourrissait son
peuple.
Isaïe nous parle aujourd’hui d’un festin sur la montagne.
Nous sommes peut-être tenté de regarder le menu de ce repas et de nous en
émerveiller : c’est un repas riche et abondant mais n’en restons pas au menu :
c’est aussi un repas pour tous les peuples, toutes les nations. C’est une table
ouverte. Une table qui fait disparaitre les larmes et donne la vie. C’est aussi
un repas qui débouche sur l’action de grâce du peuple. Dieu nourrit un peuple
qui rend grâces, exulte et chante pour le Seigneur. « En lui nous espérions et il nous a sauvés ».
Les évangiles de la première étape de l’avent nous
montrent comment Jésus accomplit les annonces d’Isaïe. Ces évangiles nous
tournent bien moins vers Noël que vers notre propre vie, notre rencontre avec
le Seigneur. Ce n’est plus le festin sur la montagne mais la sobriété d’un
repas au désert, et notre monde aujourd’hui a tant besoin de sobriété ;
d’ailleurs quand on n’a rien, la moindre chose prend l’allure d’un festin. Avec
Jésus, c’est toujours la même table ouverte avec des boiteux, des aveugles, des
estropiés, des muets, et beaucoup d’autres encore ; Jésus les guérit, leur
redonne vie : il a le souci de ne pas les laisser repartir à jeun. Ils
pourraient défaillir en chemin. C’est donc bien là encore un repas de la vie,
un repas où la sobriété fait naitre l’abondance et donne des surplus : voilà
une manière de vivre qui pourrait éclairer les gens de la Cop 21 et qui nous
indique un chemin à vivre pour nous aussi.
Nous sommes là aussi pour l’Eucharistie, le repas de la
vie. Jésus nous guérit, nous parle, nous invite à ce repas de la vie.
Saurons-nous reconnaitre notre chance pour chanter au long du jour : « En lui
nous espérions, il nous a sauvés ».
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