17 Mai 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Le texte de Jacques est plus une prédication de Jacques qu’une lettre comme nous en avons l’habitude avec Paul. Jacques voit les conflits et les guerres qui divisent le monde, les communautés, les groupes de croyants, notre Eglise : il porte alors un jugement : cela vient, dit-il, des plaisirs qui mènent leur combat en nous. Et il n’est pas tendre quand il parle d’adultères – entendez par là des chrétiens qui ont rompus avec Dieu pour se tourner vers d’autres dieux… ce sont pour lui des idolâtres, des amants de Dieu infidèles - on reconnait là le vocabulaire des prophètes -… Jacques nous place devant alors un choix fondamental ; se laisser prendre par le monde ou vivre à fond de la Pentecôte en donnant toute sa place à l’Esprit-saint que Dieu fait habiter en nous. Enfin Jacques propose des pistes d’actions : une longue liste d’impératifs à la fin de la lecture que vous relirez.
Quand Pierre avait reconnu Jésus comme le Christ, Jésus avait défendu à ses disciples d’en parler à personne puis avait suivi la première annonce de la passion. Alors Pierre avait fait de vifs reproches à Jésus. Ici Jésus traverse la Galilée et il veut que personne ne le sache… et il annonce une deuxième fois sa passion. Cette fois Pierre reste calme et ne réagit pas, mais nous constatons l’incompréhension des disciples qui, en chemin discutent pour savoir qui est le premier ? Ils cherchent une idole, un peu comme les amants infidèles de Jacques.
Sur la route, ils causent mais arrivés à la maison, quand Jésus les questionne sur leur conversation en chemin, il n’obtient rie : ils se taisent ; c’est tellement décalé par rapport à la deuxième annonce de la passion… Alors Jésus leur enseigne que « le premier, c’est le dernier et le serviteur de tous ». Et il éclaire son propos en prenant un enfant qu’il place au milieu d’eux. A l’époque de Jésus, l’enfant, c’est celui qu’on n’écoute pas, et n’a pas son mot à dire. Et Jésus le place au centre comme le maitre dans un groupe de disciples. Le geste en dit long. Puis Jésus poursuit son enseignement sous une forme paradoxale : en recevant le moins important, on reçoit le plus important. Accueillir un enfant, c’est accueillir Jésus et accueillir Jésus, c’est accueillir Celui qui l’a envoyé. L’enfant devient plus important que ceux qui veulent s’imposer.
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