P JM Bouhans
La première lettre de Pierre, c’est comme une encyclique,
une sorte de circulaire adressée à des petites communautés chrétiennes toutes
nouvelles, venues du paganisme et vivants dans un milieu qui reste païen. Le
premier mot de la lecture de ce matin c’est le salut. Il y a deux manières de
comprendre ce mot : comme une réalité future, un jugement favorable de Dieu sur
une créature. « Qui peut être sauvé ? » demandaient un jour les apôtres ; ou
bien une réalité actuelle : « C’est maintenant le jour du salut » affirmait
Paul. Cela ne s’oppose pas mais se complète : l’actualité du jour du salut déjà
là trouve son accomplissement en Dieu qui achève l’histoire du salut. Le salut
se déroule toujours dans une histoire faite avec du déjà là et du encore à
venir.
Dans sa lettre, Pierre déroule l’histoire de sa
communauté : les prophètes et l’Esprit ont révélé ce qui n’était pas encore :
les souffrances et la gloire du Christ. Maintenant les souffrances du Christ et
sa gloire sont réalité pour nous et c’est bien ce qu’annoncent ceux qui ont
évangélisés. Mais ce chemin est sans cesse à reprendre et à réaliser. Et Pierre
les encourage sur ce chemin de sainteté.
C’est bien la perspective de Jésus dans l’évangile. Il
promet : pour ce temps-là le centuple et dans le monde à venir la vie
éternelle. Dans le moment présent, il y a le détachement nous dit Pierre -, et
Jésus sait ce que ses disciples ont quitté : maison, relations familiales,
terres… et tout cela est au singulier… Il dit aussi ce qu’on retrouve et c’est
maintenant au pluriel – et avec raison : Jésus parle de centuple -. Mais il y a
aussi quelques différences : on ne reçoit pas des pères car nous n’avons qu’un
père dans les cieux… Jésus ajoute à la liste des persécutions : une manière de
nous dire que ce processus de détachement, pour marcher à la suite de Jésus et
connaitre la vie éternelle ou sa gloire est toujours ‘en construction’ comme
certains sites internet, ou des vitrines de magasins. Autre remarque : les
épouses des disciples - pour ceux qui en avaient - ne sont pas citées : elles
ne sont ni à laisser, ni à recevoir au centuple… On n’en parle pas mais elles
continuent d’exister et d’accompagner les disciples...
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