2 Août 2016, Quelques pistes de réflexion

  2 Août 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

Le prophète c’est celui qui parle devant : au sens spatial, il parle devant ou en présence de… ; au sens substitutif, il parle à la place de, au nom de… ; au sens temporel : il parle avant, il prévient… Aujourd’hui la lecture nous sort de ces catégories, Jérémie reçoit maintenant l’ordre d’écrire. Jérémie n’est pas écouté et pour que sa parole ne se perde pas qu’on la met par écrit. La lecture d’aujourd’hui nous sort encore notre regard sur Jérémie : il est souvent regardé comme un prophète de malheur ; mais il y a chez lui le livre de la Consolation, quelques chapitres qui parlent de reconstruction, de promesses de bonheur. Jérémie fait une relecture sans concession de l’histoire : Israël a abandonné son Dieu et subit le même abandon puis une promesse inouïe de relèvement. Dieu reprend l’histoire pour la guérir. Nous rencontrons aujourd’hui Jérémie plein d’espérance. Normalement un peuple en exil prenait la religion du vainqueur :  « Votre Dieu ne vaut pas le nôtre qui nous a donné la victoire ». Or durant l’exil, le peuple d’Israël conservera sa croyance et va même l’approfondir. « Nous sommes exilés à cause de nos fautes mais le Seigneur continue de nous accompagner ».

L’évangile d’aujourd’hui est à nouveau une théophanie, une manifestation de Jésus reconnu comme Fils de Dieu qui ressemble à certaines rencontres avec le ressuscité : nous somme à la fin de la nuit au moment d’une aube nouvelle, Jésus vient. Son « confiance, je suis » reprend l’affirmation de la théophanie de l’Horeb et annonce déjà la dernière ligne de l’évangile : « et moi, avec vous, je suis jusqu’à la fin du monde ».

A la manifestation de Jésus répond la reconnaissance des disciples : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu » alors que Pierre, l’un d’eux, est encore habité par la peur et le doute. Somme toute une reconnaissance de la collégialité des disciples deux chapitres avant la reconnaissance de Pierre !!! Et cette reconnaissance donne lieu à une sorte de liturgie sur la barque même : les disciples se prosternant devant Jésus, ce qui somme toute ne doit pas être très commode. Et les foules aussi le reconnaissent quand il débarque. Et Jésus se manifeste alors aux foules en faisant des guérisons.