P JM Bouhans
Comme Jérémie, Ezékiel est d’ascendance sacerdotale et il
aurait été prêtre au Temple de Jérusalem si tout jeune, il n’avait pas été
déporté. Mais toute sa vie, le Temple restera pour lui la référence. Dans la
lecture d’aujourd’hui, presque tous les sens sont impliqués : l’écoute, la vue,
le toucher avec la main de Dieu qui donne, le goût comme du miel.
Ce récit de la vocation d’Ezékiel nous indique deux
dimensions importantes pour notre vie : tout d’abord avant de dire la parole
aux autres, le prophète doit déjà la recevoir pour lui-même et en nourrir toute
sa vie. Puis Ezékiel découvre ensuite que le livre dont le contenu est fait de
lamentations, plaintes et clameurs, a le goût du miel. Peut-être parce que
l’écoute de la Parole en sur le lieu de la déportation, attise le souvenir
d’Israël où coule le lait et le miel ; ou parce que ce livre annonce déjà la
victoire. Ezékiel avait d’abord vu les aspects négatifs puis découvre bientôt
les aspects positifs.
Dans l’évangile selon saint Matthieu, nous abordons le
discours communautaire. Jésus souligne les traits importants de cette vie
communautaire. Les disciples recherchent qui est le plus grand : « qui donc est
le plus grand dans le royaume des cieux ? » Jésus lui aussi pense au Royaume
des cieux – il en reparle par deux fois – mais ses critères sont autres, il
garde les pieds sur terre. Quand Jésus pense royaume des cieux, il ne pense pas
aux grands mais aux petits : c’est cet enfant qu’il place au milieu d’eux :
comme un maitre qui indique le royaume à ses disciples qui l’entourent. Et
quand il pense royaume des cieux, il nous confie la parabole des cent brebis.
Et Jésus nous propose de grandir, en nous convertissant
et en devenant comme les petits. L’amour de Jésus pour les petits n’a pas
d’explication et l’enfant n’a pas d’importance sociale, n’est du monde des
grands, n’a pas de mérite. Il y a tellement de petits, de gens qui
n’appartiennent pas au monde des grands, des personnes dont on entend dire
qu’elles ne méritent pas qu’on les aide ! Les disciples s’intéressent au monde
des grands, Jésus montre les petits et il choisit d’aller chercher une seule
brebis en laissant ce qui est grand, les 99 autres.
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