22 février 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Jésus est en terre étrangère ; à Césarée de Philippe : le
frère mais pas forcément l’ami d’Hérode. La ville est toute nouvelle bâtie en
l’honneur de l’empereur. Ce cadre donne-t’-il une idée à Jésus ? Je ne sais
mais ce jour-là, Jésus pose deux questions : « Au dire des gens, qui est le
fils de l’homme ? ». Et la réponse présente une galerie de prophètes du passé
et aussi Jean le Baptiste… Jésus est l’objet d’une rumeur et les gens font
référence au passé sans reconnaître sa nouveauté.
Puis vient une autre question « Pour vous, qui suis-je ? » Et là, tout se
centre sur Jésus et Pierre. Quelques temps auparavant, après le repas au
désert, Jésus marchait sur la mer pour rejoindre les disciples sur la barque
secouée par le vent. Pierre avait demandé à Jésus de pouvoir le rejoindre. Mais
il pensait davantage au vent qu’à Jésus, et il se mit à couler et Jésus lui
tendit la main pour revenir à la barque et tous les disciples avaient dit à
Jésus « Vraiment tu es fils de Dieu » : une reconnaissance assez vague ! Tous
les hommes sont un peu fils de Dieu puisqu’il leur donne la vie.
« Tu es le Christ,
le fils de Dieu ; le Vivant » : la réponse de Pierre aujourd’hui est plus
précise, chargée de nouveauté. Jésus le fait sentir à Pierre. « Tu es heureux
», lui dit Jésus, une des béatitudes au singulier de l’Evangile de Matthieu…
mais il souligne l’origine d’une telle révélation : elle n’a pas une origine
humaine mais vient de Dieu ! Tu es le Christ, celui que les juifs attendent… Le
fils, il n’y en pas 36000 ! le fils du Dieu, l’unique celui dont on ne prononce
pas le nom ! Le Vivant… Avec une telle affirmation de Pierre, Jésus peut
maintenant parler d’Eglise : quand des hommes commencent à confesser qui est
Jésus Christ, il y a bien quelque chose d’une communauté d’Eglise qui naît.
L’Eglise est déjà présente à Césarée de Philippe. Elle
n’est pas une entreprise comme le rappelait Pierre lui-même dans sa lettre,
comme une première encyclique aux responsables d’Eglise : celle-ci n’a pas pour
mission d’imposer sa foi ; elle la regarde naître chez ses enfants, elle leur
apprend à la reconnaître comme l’œuvre du Père, elle les encourage à la dire, à
la vivre, à devenir témoins. Nous sommes de ceux-là.
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