P JM Bouhans
Même si les revues people n’entrent pas au Carmel, les
deux lectures d’aujourd’hui les valent bien. Ben Sira le sage y ajoute
cependant un regard de sagesse quand il résume toute la vie de David : ses
luttes de jeune berger avec les bêtes féroces, les guerres et les combats menés
pour son peuple, l’organisation du culte et de la liturgie du Temple et enfin
même ses erreurs et ses péchés. Un éditeur qui est aussi écrivain posait la
question dans le journal La Croix de lundi dernier ; « serait-il honteux de dire
d’un people qu’il a renoué avec le christianisme et que cette foi a compté dans
sa vie ? » Et il ajoutait que, dans notre monde, on passe toujours le religieux
sous silence. La Bible ne fait pas ainsi ; elle parle de la vie, bonne ou
mauvaise ; elle ne trace pas des portraits idéaux avec une couleur unie :
l’histoire de David relue ces derniers jours, est une histoire chamarrée où
Dieu est présent et que Ben Sira résume ainsi : « David a aimé son Créateur ».
Et le regard de sagesse de Ben Sira laisse entendre que même le péché contribue
à la gloire de Dieu quand nous accueillons son pardon.
L’évangile de Marc marque aussi sa différence avec les
revues people en mettant en avant que la vérité dérange. Bien sûr ce genre de
revues ne recherche pas la vérité mais les potins. Et les potins, la rumeur
populaire sur la résurrection de Jean, cela attire l’attention d’Hérode : il
pense que la résurrection de Jean le blanchirait de la responsabilité de sa
mort.
Nous sommes dans les coulisses de la violence, avec le
moment favorable de l’anniversaire d’Hérode qui tourne au drame, avec une jeune
fille qui danse mais une danse de la mort. Une jeune fille incapable de penser
par elle-même : il lui faut sa mère pour savoir ce qu’elle doit faire et cette
mère est incapable de l’ouvrir à la liberté : elle préfère se servir d’elle.
Finalement, seul Jean est capable de penser par lui-même, au fond de sa prison.
Depuis le moment où Hérodiade indique à sa fille de demander la tête de Jean,
l’histoire continue mais le texte de Marc n’indique plus aucun nom, sauf celui
de Jean. Comme si tous avaient perdus la tête ! sauf Jean qui, seul, garde son
nom, son identité, sa tête.
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