Carmel de Saint-Maur Père Maurice Boisson
Lc, 4, 21-30; I Co 12,31-13,13
La parole de Dieu de ce
Dimanche nous offre dans la 2e lecture, une des plus belles hymnes à l’amour
qui ait été écrite. Nous l’avons déjà
entendue… en particulier dans des célébrations de mariage.
Prenons ces quelques
minutes pour laisser ces paroles résonner en nous. Il s’agit de l’essentiel. De
ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain, parce que c’est l’être même de
Dieu : d’Aimer.
Ces paroles ne doivent
pas nous culpabiliser, parce qu’on n’arrive pas bien à les mettre en pratique,
elles ne doivent pas non plus nous décourager, parce que c’est trop beau, on
n’y arrivera jamais.
Simplement, avec ce que
nous sommes, dans les situations qui sont les nôtres, laissons-nous rejoindre
au plus profond de nous-même, par cette force d’aimer de Dieu-Amour pour que
nous essayions d’aimer encore mieux.
Je vais vous indiquer le
chemin par excellence, dit Paul, pour rechercher ce qu’il y a de meilleur.
Aimer, ce n’est pas du
prêt-à-porter, c’est un chemin, dit Paul, un chemin, c’est ce qui nous mène à
un but, ce qui nous fait découvrir, ce qui nous permet, lentement, de faire
mûrir en nous les dons de Dieu, dit encore Paul. Ce chemin nous conduit à
l’épanouissement de nos vies, en harmonie avec le désir de Dieu, avec nous-même,
avec les autres. Un chemin, on le fait, on fait son chemin, on le cherche
parfois, et souvent on se fraye un
chemin à travers les obstacles du chemin. Paul ne parle pas d’une autoroute, ni
d’une grande avenue, il nous indique, dit-il, le meilleur chemin pour
vivre : celui d’aimer.
C’est le chemin de
l’accueil et du don. L’accueil de l’amour de Dieu pour nous ; le don de
cet amour reçu et redonné.
Aimer, c’est non
seulement donner, mais se donner soi-même, disait quelqu’un. Et il y a bien des
manières de le faire.
C’est le chemin du
Christ : « Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’au bout. Il n’y a
pas de plus grand amour que de donner à vie pour ses amis, nous dit saint Jean.
C’est ce que nous rappelons à chaque Eucharistie, la nourriture pour faire le
chemin d’aimer.
C’est vrai
qu’aujourd’hui, on ne sait plus très bien la signification des mots : on
aime le chocolat, ou le ski, … même, on « adore » tel film etc., et
j’aime mes enfants, mon mari, mon épouse, mes amis… c’est quand même pas pareil
comme attitude intérieure. Ce chemin que nous indique Paul nous pousse sans
cesse à purifier, à recentrer, notre façon d’aimer.
Ce chemin est difficile,
il nous fait rencontrer des obstacles, des passages bouchés, des ornières… En
fait, ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est toujours sortir de nous-même,
de nos égoïsmes, de nos jalousies, de nos œillères, de nos petits intérêts…
pourtant, c’est le chemin… C’est la 2e partie de la lecture. L’amour
fait ceci, cela, et ce n’est pas ceci, etc., je vous laisse le soin d’y
revenir.
A la recherche des dons
les plus grands, c’est-à-dire de ce qu’il y a de meilleur pour vivre, le chemin
est d’aimer… j’ai beau tout avoir, tout connaître, être le meilleur, et même
avoir la plus grande foi, si je n’ai pas l’amour, dans mon cœur, je ne suis
rien. « De la foi, de l’espérance de la charité, la plus grande des trois,
c’est la charité, dit Paul, pas seulement la charité come aumône, mais étant la
qualité première de Dieu : l’Amour.
L’amour ne passera
jamais. Quand notre chemin arrivera au soir de notre vie, nous serons jugés sur
l’Amour, nous dit saint Jean de la Croix, Père du Carmel. On demandait un jour
à l’Abbé Pierre, dans une interview, c’est quoi pour vous la vie… Il a répondu :
« C’est le temps que Dieu nous donne pour apprendre à aimer. » On n’a
pas trop de tout de temps pour faire le chemin, le chemin par excellence… de la
Vie.
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